« En France, nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons du lithium. » Cette petite phrase d’Emmanuel Macron, inspirée d’une phrase célèbre de Giscard d’Estaing sur le pétrole, n’est pas, récemment passée inaperçue. En 2018, 41 gisements susceptibles d’être porteurs de lithium en France ont été recensés. Des chercheurs ont même estimé les capacités potentielles de notre sous sol à 458.895 tonnes. 

A ce jour, la France ne produit quasiment pas de lithium, mais elle en consomme plus de 15.000 tonnes par an. « La France assise sur une mine d’or blanc à exploiter », titre Challenge dans un article récent.

Le lithium, à ce jour, est essentiellement importé de trois pays : l’Australie, le Chili et la Chine.

Est-ce le retour des mines en France ?

La question est donc de savoir comment nous pouvons l’exploiter à prix compétitif sur notre territoire. Le gouvernement n’a pas caché son intention d’accélérer l’exploitation de nos sous-sols pour réduire notre dépendance en métaux critiques à l’étranger.

L’enjeu est de taille, il est vrai. La Chine produit 60% de ce métal et rend dépendant de nombreux acteurs industriels, notamment dans le secteur automobile. A la fin de l’année, le prix d’une tonne de carbonate de lithium à la sortie d’une usine chinoise s’échangeait à 72.800 euros, soit dix fois ce qu’il en coûtait il y a trois ans pour le même volume.  

Selon l’Agence internationale de l’Energie, « si nous restons sur cette trajectoire, la production réservée aux seules batteries de véhicules électriques en 2040 correspondra à huit fois la production mondiale actuelle ». A titre d’exemple, et pour aider à bien réaliser les besoins, il faut 10 kilogrammes de lithium pour fabriquer la batterie d’une Tesla.

Et Challenge de souligner : « pour atteindre une « qualité batterie », le carbonate de lithium doit d’abord être transformé sous forme de sels, appelés hydrolites. Un savoir-faire absent de l’Hexagone, même si la France rattrape son retard. »

Imerys a annoncé son intention d’extraire 34.000 tonnes de lithium par an à partir de 2028 dans l’Allier. – Voir notre récent article – Une production qui permettrait d’équiper « l’équivalent de 700.000 véhicules électriques ». Mais à ce jour aucun permis d’exploitation n’a été accordé au groupe. 4 projets ont été accordés en Alsace où se concentrent de nombreux projets.

Est-ce le retour des mines en Frances ? En 2004, la dernière mine de charbon avait fermé Creutzwald (Moselle). L’exploitation du lithium doit aussi être partagé par les habitants des territoires concernés. Et de nombreux freins sont encore activés à ce niveau. A suivre…

Gilles ATTAF, Emmanuel DELEAU, Franck GLASER, Béatrice TETUKAU, Nicolas Pigasse, Laurent Moisson, Virginie SAKS

#lithium, #industrie

Sources : Challenge

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