La crise sanitaire a au moins eu un mérite : celui de décider la France à rapatrier la production de plusieurs médicaments.

Selon un article paru dans les Échos le 1er février dernier, trois ans après les premières déclarations, le bilan de cette noble action est décevant :

  • Les pharmacies souffrent encore de pénuries sur plusieurs produits. Ce qui plonge certains patients dans des situations de stress bien difficiles à vivre.
  • La France, jadis premier producteur de médicament en Europe, en est aujourd’hui le cinquième.
  • Alors que nous attendions un paracétamol 100% made in France pour cette année, ce projet ne se concrétisera finalement qu’en 2025.

« Cela prend beaucoup plus de temps de relocaliser que de délocaliser. Une usine, vous pouvez l’arrêter en six mois”, explique Jérôme Geneste, directeur de l’entreprise Sequens.

Ça n’est pas sur ce site que nous allons dire le contraire…

De l’aveu, des industriels français, le problème n’est pas le manque d’engagement de l’État. Les voix sont unanimes pour dire que les mesures pro-industries qui ont été prises en sortie de confinement (baisse des impôts de production, plan Inno santé de 7 milliards etc.) vont dans le bon sens.

Mais selon les industriels :

Il faudrait beaucoup mais alors beaucoup plus d’argent pour relocaliser les 200 molécules permettant de fabriquer les 6000 médicaments indispensables à notre consommation. Or, on ne peut pas trop demander aux budgets d’une Sécu et d’un État déjà bien mal en point.

Il faudrait également renoncer à une politique de santé qui a fait du prix du médicament une variable d’ajustement à nos déficits :

« Cela fait vingt-cinq ans qu’on a plutôt privilégié le contrôle des prix et les économies sur les dépenses de santé. On l’a fait au détriment d’une politique industrielle du médicament », explique aux « Echos », le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure.

Il faudrait, pour finir, régler les sempiternels problèmes de gouvernance d’un système national qui a bien du mal à se coordonner tant il est complexe. Alors que les États-Unis n’ont mis que quelques semaines à sortir la liste des investissements prioritaires à réaliser, la France continue à avoir plusieurs listes (Sécu, ministères, agences diverses…), visiblement difficiles à faire converger.

Il en résulte une cacophonie et une dispersion des actions qui génèrent beaucoup d’inefficacité. Bref, on souhaite beaucoup de courage au gouvernement, parce que, visiblement, il y a encore du boulot pour réformer la machine.

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