Intéressante réflexion que celle d’Anaïs Voy-Gillis.

Elle note, après la lecture d’un article de The Conversation, que le grand projet d’Imerys à Échassières rencontre l’adhésion des populations locales.
– Ceci relativise le caractère systématiquement réfractaire qu’on attribue souvent aux Français quand il s’agit de lancer un projet.
– Souligne l’importance de la culture locale dans l’acceptation d’une industrie par la population des alentours. Ici le souvenir d’un passé minier révolu.

Tout projet minier pose la question de son impact environnemental. Et, malgré les efforts considérables de l’exploitant pour le réduire, celui d’Imerys n’y échappe pas. Il faut dire que ce projet s’annonce « titanesque ».

Jugez plutôt ce qu’en dit l’article.

« 2,1 millions de tonnes de roches seront extraites, broyées et traitées chaque année afin de produire les 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium qui serviront (…) à la fabrication de batteries électriques. Pour cela, quatre sites industriels seront nécessaires, répartis sur trois communes. Et l’ensemble des processus appellera (…) une consommation de 1,2 million de mètres cubes d’eau par an. »

L’opposition est portée par des associations locales bénéficiant du renfort des habituelles associations nationales. Ces dernières justifiant leur position autant par les risques environnementaux que par leur opposition au « monde consumériste ».

Mais, dans les villages concernés de cette région située à 60 km de Clermont-Ferrand, les arguments des opposants, qu’ils prônent la décroissance ou s’inquiètent pour la nature, ne portent pas.

Car, pour l’essentiel des riverains (The Conversation dit avoir fait ses propres enquêtes d’opinion), la mine fait partie de leur patrimoine culturel. La population relativise donc les risques environnementaux du projet et préfère retenir les avantages économiques et sociaux.

« De l’eau, il en faut pour tout. Une industrie, n’importe laquelle, consomme de l’eau. Je ne vois pas pourquoi eux [Imerys], ils n’auraient pas le droit. Ce qui compte c’est de ne pas faire n’importe quoi », aurait dit un habitant à Valentin Caball, l’auteur de l’article de The Conversation.

L’ouverture de la mine de lithium représente un espoir pour la plupart des Échassiérois, avec la promesse de 1 500 emplois et la pérennité des commerces locaux.

« Tant qu’il y a l’école, il y a de la vie dans un village. Quand il n’y a plus d’école… Les autres villages sont morts aux alentours », a confié une autre habitante d’Échassières au journaliste.

On voit donc très bien ici, ce qu’avait bien exprimé Thomas Huriez dans son livre sur la perma-industrie : La culture industrielle d’un territoire a un impact fort sur l’acceptation d’un projet et des sacrifices ou des risques qu’il implique.

Ces données sont donc importantes à prendre en compte pour la réussite d’une implantation.

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