L’alerte rouge est donnée par un article du Figaro du 12 novembre dernier. Son titre ne laisse pas beaucoup de doute : la situation est grave.

« L’Europe doit agir de toute urgence : ces gigantesques stocks de panneaux solaires chinois à prix cassés qui alarment le gouvernement français ».

Alors, que se passe-t-il ?

Il se passe que l’Europe tarde à prendre les décisions que les États-Unis et l’Inde ont déjà prises. Ces deux pays ont, en effet, fermé leurs marchés aux panneaux solaires chinois.

Ces derniers, ainsi refoulés de ces importants débouchés, ont accumulé des stocks considérables. Et ils souhaitent les écouler sur le marché européen, encore une fois bien plus lent à réagir que les autres à la menace.

On parle ici de plus de 200 millions de panneaux. Soit deux fois la taille du marché de 2022 !

Les fabricants européens, déjà en difficulté, sont menacés par les soldes massives des grossistes chinois. Face à cette crise, les industriels, photovoltaïques européens alertent les gouvernements.

Une industrie essentielle pour la transition verte.

La France s’est saisie du problème, nous dit le Figaro. Elle envisage de restreindre partiellement le marché aux importations chinoises. L’idée est d’utiliser un article du droit du commerce international qui autorise un pays à suspendre l’entrée de produits qui sont « la cible d’un report de flux provoqué par la fermeture d’autres marchés ».

Il y a urgence. Car cette situation compromet les ambitions européennes de relocalisation de l’industrie solaire. Une industrie essentielle pour la transition verte. Le gouvernement français cherche donc à coordonner l’action d’autres États membres pour éviter les erreurs des années 2010. Elles avaient entraîné l’effondrement de la filière européenne.

Le dilemme persiste donc entre :

  • Favoriser l’industrie européenne d’une part. Les prix cassés des panneaux chinois entravent les projets de nos giga-usines en compromettant la compétitivité de l’industrie locale.
  • Continuer l’installation massive de panneaux chinois. Ils sont les plus rapidement disponibles pour les grands projets solaires nécessaires à la décarbonation de notre électricité.

Cette crise sera l’occasion de voir si les annonces de Bruno le Maire, qui annonçait la fin de la naïveté industrielle française il y a quelques mois, sont suivies d’effets.

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