Chargé par le gouvernement d’une mission sur l’avenir de nos politiques industrielles à l’horizon 2035, cet expert de notre sujet préféré a publié une nouvelle tribune dans Les Échos.

Elle reprend les travaux qu’il avait menés avec Astrid L’Ange et Léo Lengelé pour le Lab FFI (qu’il anime). Sa conclusion est claire : il est urgent que l’industrie française s’empare à nouveau de son image.

Car, à le lire, elle en a complètement perdu le contrôle.

Alors que nos pouvoirs publics sont redevenus, ces dernières années, des partisans incontestables de notre renaissance industrielle.

Alors que les chiffres sur les ouvertures de sites, les créations d’emplois et les investissements sont dignement célébrés…

… L’image que se font les Français de leur industrie reste figée dans les années 1970. Et cela nuit au rythme de notre réindustrialisation.

Car pour voir notre PIB manufacturier rebondir, il faut notamment :
– Que les populations acceptent mieux l’ouverture d’usines près de chez elles.
– Souhaitent plus massivement aller y travailler.

Selon lui, la première divergence notable, en matière d’image, concerne l’écologie.

Bien que la réconciliation entre écologie et industrie soit une évidence pratique.
Bien qu’elle soit un thème central des discours publics et de la loi sur l’industrie verte…
… Elle n’est pas encore pleinement reconnue par la population.

Les accidents industriels comme ceux d’AZF ou Lubrizol, pourtant anciens et rares, sont encore présents dans les esprits. Ils entretiennent, selon l’auteur du livre « Les Néo-Industriels », une méfiance envers l’industrie préjudiciable à son épanouissement.

La qualité de vie au travail est un autre point de contraste.

Les discours officiels vantent les « bons emplois » industriels, bien rémunérés et valorisant l’autonomie. Et l’automatisation et l’amélioration des conditions de travail progressent à vive allure.

Cependant, les enquêtes analysées par Olivier Lluansi révèlent que les préjugés liés au travail à la chaîne et aux tâches répétitives persistent. Le management industriel est encore perçu comme « vertical et masculin ».

L’innovation constitue une 3eme dissonance. Si les décennies précédentes ont démontré de façon incontestable que seuls les pays qui avaient lourdement investi dans la technologie et les machines avaient pu préserver leurs emplois, les Français pensent encore le contraire. La peur que la technologie remplace l’homme dans les lieux de production est tenace.

Voilà pourquoi Olivier Lluansi appelle l’industrie à :
– Participer davantage aux débats sociétaux.
– Mettre en avant les valeurs qu’elle promeut, les solutions techniques qu’elle propose et la fierté qu’elle peut procurer.

Bref, aujourd’hui, pour vivre heureux dans l’industrie, il ne faut plus vivre caché. La fierté de ceux qui produisent doit au contraire éclater aux yeux de tous.

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