Chers résistants, chères résistantes, chers soutiens.

Les grandes kermesses de la bêtise façon Sciences Po ou Harvard se multipliant, on voit fleurir à nouveau des postures politiques et des discours de fermeté. Ils n’avaient plus cours depuis bien longtemps sous nos cieux nappés de bienveillance dégoulinante et d’adipeuse compassion. Mais ils sont revenus. Ils sont là.

On lit de plus en plus souvent que ce que de Gaulle avait appelé la « chienlit » en son temps, viendrait d’un effondrement de l’autorité. Nos sociétés ayant développé, depuis quelques décennies, un véritable dégoût pour l’ordre et la discipline. Pour certains, rappelez le curé, le sergent-chef et hop ! L’affaire est dans le sac.

« Mais non ! », répondent d’autres pour qui l’autorité est immédiatement associée à la règle d’un maître sadique s’abattant sur des doigts d’un écolier innocent. Eux estiment au contraire que les actions décousues de nos cheguevaristes du 7ème arrondissement seraient le symptôme d’une société malade d’avoir perdu son sens, sa logique, sa mission.

Deux points de vue inconciliables depuis 1968, date symbolique du déclin pour les uns et du début de la marche vers les jours heureux pour les autres.

Inconciliables ? Pas si sûrs.

J’ai lu ces derniers jours, le passionnant dossier de L’Express consacré au management. Son titre, neutre comme je les aime, « Les Délires du Management », abrite plusieurs articles souvent fins et toujours drôles. Salutation, au passage à Laurent Berbon et Arnaud BOUILLIN . (L’analyse de quelques articles sont ici. Et ).

On y voit comment l’installation d’une culture de management mâtinée d’égalitarisme cool a déboulonné l’autorité dans les entreprises. Pour la remplacer par un process implacable mal dissimulé sous une communication bienveillante, des engagements RSE rutilants et quelques babyfoots dans les cantoches. Le process a dissout l’autorité du chef car, on le sait bien, il peut décider tout seul sans faire ressentir à qui que ce soit l’humiliant sentiment de soumission que le dominé éprouve face au dominant. (Phrase à lire le poing levé, s’il vous plait).

Et, après des décennies de cette expérience nouvelle, largement accélérée par la digitalisation des entreprises, tout le monde constate en constate le résultat : C’est un échec. En témoignent les burn-out, quit kiting, bore-out… Et tout un tas d’autres anglicismes inventés pour éviter de dire que les employés s’emmerdent au travail et qu’ils ne comprennent plus bien qui décide quoi et à quoi servent leurs jobs dans la matrice qu’est devenue l’entreprise contemporaine.

Et c’est un article de Julia de Funès, habituellement très dure avec les apôtres du bonheur au travail, qui m’a semblé dessiner un pont propre à réconcilier le sens, tant vanté par les coachs, et l’autorité.

En voici un extrait : « L’autorité (…) dérive du latin « augere » qui signifie « augmenter ». Elle consiste à faire grandir celui qui s’y soumet. De même racine que le mot « auteur », l’autorité est ce qui va permettre (…) de devenir « auteur », « autonome », dans la discipline entreprise (…). Le bon coach se doit d’être une autorité (…) un être connu et reconnu dans son domaine. Face à cette autorité, on ne devrait pas se sentir soumis, rabaissé, mais au contraire augmenté. Puisqu’on tente de se hisser à la hauteur des exigences du Maître en donnant le meilleur de soi-même. »

Donc, si l’autorité est légitime, si elle est incarnée par un leader qui inspire, elle structure et fluidifie les organisations. Quand elle a un sens, elle sert la mission de l’entreprise. En bref, quand elle a un sens, elle donne du sens.

Autre point de vue intéressant : Celui des entrepreneurs à mission. Ils pensent, comme beaucoup d’autres entrepreneurs et collaborateurs, que l’entreprise a un rôle important à jouer dans la transformation de notre société.

Pour eux, Milton Friedman est mort (bon… il n’ont pas tort parce qu’il est mort pour de vrai, hein). Et la maxime que lui et ses Chicago Boys ont diffusé dans le monde des affaires mondiales à la fin du 20ème siècle est aujourd’hui contestée. Son « La responsabilité sociale de l’entreprise est d’accroître son profit », qui a soutenu une mondialisation, pas si heureuse que ça, perd du terrain face à la vision d’autres économistes. Dont Colin Mayer qui pense, lui, que « l’objectif social de l’entreprise est de trouver des solutions aux problèmes de la planète qui soient profitables à ses habitants. »

Si ce passionnant débat vous intéresse, nous aurons le plaisir de recevoir, lors de notre dîner parisien du 21 mai prochain, Emery Jacquillat.

Ce chef d’entreprise, qui a ressuscité la Camif en la positionnant comme une entreprise écologiquement et socialement responsable est un grand promoteur du circuit court et du made in France. Il est également le fondateur de la communauté des entreprises à mission.

Les inscriptions sont ouvertes. Elles sont ici.

Ceux qui veulent lire l’interview qu’on a fait de lui dans notre dernier ouvrage, c’est ici. Issu de notre livre sur l’entrepreneuriat éthique et son impact sur la société.

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