Ces derniers jours, j’ai lu quelques points de vue intéressants sur un cas concret d’intervention de l’Europe : Le secteur automobile.

Le premier est celui que partage largement la presse économique française. L’Europe serait indiscutablement sortie de sa naïveté maladive face à ses grands concurrents internationaux.

Si on en croit un article de Capital, suite à une enquête de l’UE sur les pratiques commerciales déloyales :

« Le montant de la taxe d’importation (sur les voitures électriques chinoises), qui représente actuellement 10 % de leur valeur, pourrait être porté entre 20 et 30 %, selon les estimations des professionnels du secteur. »

Cette bonne nouvelle n’a pas eu l’air de ravir Martin Videlaine (dont je vous recommande le podcast). Ce commentateur régulier de la réindustrialisation française relève un fait quasi concomitant à cette hausse de droits de douane (le 4 juillet) :

Les taxes aux frontières américaines des véhicules électriques importés depuis la Chine sont passées de 25 à 100 %. « En UE, ce même taux est de 10 %. »

Ainsi, note-t-il, la Dolphin de BYD sera bientôt affichée à partir de 33 990 € en France contre environ 67 980 € aux US « sauf à ce qu’il soit manufacturé sur le sol américain. »

« Elle serait évidemment invendue. À ce prix-là, vous pourriez acheter une Porsche 718 neuve. »

Martin Videlaine conclut son post par une question : « quand l’UE va-t-elle se réveiller ? »

De son côté, Patrick BELLITY, s’est étonné d’une autre réalité.

Ce professionnel de l’industrie automobile à la plume toujours pertinente, interroge régulièrement la pertinence de l’arrêt programmé de la production des moteurs thermiques en Europe.

Cette fois-ci il s’est penché sur la décision de Renault de céder ses brevets à la co-entreprise qu’elle a fondée avec le géant chinois Geely.

Horse, née de ce rapprochement, est dédiée aux moteurs thermiques. Elle a installé son siège à Londres et va :

« Concevoir, produire et vendre des moteurs, transmissions ou batteries pour les voitures thermiques et hybrides qui représentent encore la quasi-totalité des ventes hors d’Europe et de Chine. Renault et Geely lui ont transmis la propriété intellectuelle de leurs moteurs. »

Le commentaire de Patrick BELLITY :

« Projetons-nous en 2035, ventes mondiales 120 millions d’automobiles pour 12 millions en Europe. L’obligation d’achat électrique ne concernera que 10 % du marché mondial et 90 % thermique. Excellente affaire pour Geely qui met la main sur des décennies de savoir-faire thermique d’un excellent motoriste. »

 » Conclusion : un marché hors Europe et un siège à Londres ! Si c’est ça la souveraineté industrielle européenne, comprenne qui pourra. »

Bref, on voit bien que l’Europe bouge enfin sur les bons sujets. Mais le fait-elle assez vite ?

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