La semaine dernière, nous avons évoqué le lien entre l’agriculture et l’industrie. Deux secteurs soumis aux défis de notre temps (climat, notamment) et à nos décisions. Décisions visionnaires, salutaires, absurdes ou dogmatiques.

Le problème du marché du sucre ne concerne pas la demande mais l’offre

Le problème du marché du sucre ne concerne pas la demande. Elle est satisfaisante. La production française ne suffit d’ailleurs pas à couvrir la consommation nationale. En réalité, le souci, c’est l’offre.

Une pénurie de betteraves, matière première du sucre, affecte les usines. Celles-ci tournent donc en sous-capacité, ce qui nuit à leur rentabilité. Et quand ces usines appartiennent à des groupes endettés comme Tereos, ils les ferment.

Certes, Tereos déclare qu’il va investir dans ses usines restantes afin d’assurer leur pérennité. Mais la France comptera deux usines de moins sous peu et devra importer un peu plus bilan carbone.

La crise de la betterave a plusieurs causes :

  • La sécheresse de 2022 qui a réduit la production et fait planer le doute sur la récurrence d’un manque d’eau en France.
  • La remise en cause du moratoire sur les insecticides néonicotinoïdes, interdits par l’Europe pour protéger les insectes pollinisateurs.

En 2020, une violente épidémie de jaunisse due à un puceron avait décimé 30% de la production de betteraves françaises. Suite à cette crise, notre gouvernement avait obtenu un moratoire de 3 ans avant l’interdiction totale des néonicotinoïdes. La cour de justice de l’Union européenne semble aujourd’hui bien décidée à mettre fin à ce moratoire.

Ainsi, dans la tête des agriculteurs, l’incertitude quant à la possibilité d’utiliser un insecticide capable de protéger leur culture s’ajoute au risque climatique. Les planteurs hésitent donc à emblaver leurs surfaces. D’autant que d’autres cultures, plus rentables, font concurrence à la betterave.

Les surfaces qui lui sont dédiées baissent donc. Cela a des conséquences directes sur la production. Le tout nuit à la rentabilité des usines. Les moins rentables ferment. La boucle est bouclée.

Ce cas de la betterave illustre bien les défis de notre industrie. Elle doit muter, se réinventer face aux défis de notre temps. Elle doit aussi tenir compte de nos choix, parfois visionnaires, parfois dogmatiques. Schumpeter parlait de « destruction créatrice », d’autres pourraient évoquer Kafka.

Aux Forces Françaises de l’Industrie, on ne sait pas bien. Nous laisserons donc les commentateurs les plus compétents (ou les plus inspirés) éclairer ce débat.

À vous lire.

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