La dernière interview de Carlos Tavares, dans le Figaro, a de quoi faire jaser. L’emblématique patron de Stellantis est coutumier des déclarations qui appuient là où ça fait mal… Et devinez quoi ? Il a appuyé là où ça fait mal.

Face aux pressions du gouvernement pour que son groupe rapatrie la production d’un de ses best-sellers, la Peugeot e208, il a estimé en faire déjà assez pour la réindustrialisation du pays.

Rappelons à tous ceux qui s’apprêtent à crier au crime d’antipatriotisme, que la famille Peugeot n’est plus qu’un actionnaire minoritaire du groupe. Eh oui, il faudra un jour que les Français que nous sommes se rendent compte que quand on ne s’intéresse pas à la finance (française), c’est la finance (anglo-saxonne ou chinoise) qui s’occupe de nous.

Malgré cela, Monsieur Tavares a quand-même annoncé ces derniers mois que 12 véhicules électriques seraient produits sur des sites français. Ce qui n’est pas rien. Alors pour la e208, il va falloir négocier. Car il estime que le niveau des coûts en France n’est pas encore compétitif. Notamment en raison de l’énergie, qu’il juge trop chère. Il attendrait donc des compensations qui pourraient se matérialiser sous forme de subventions.

Malgré ces discussions de gros sous et une posture de négociation assez dure, Stellantis a reconverti le site de moteur de Trémery ainsi que celui de Metz et est l’un des investisseurs de la gigafactory de Douvrin.

L’entreprise ACC (Automotive Cells Compagny), propriétaire de cette immense usine ouvrira mardi en présence de nombreux ministres. Bon… ils ne nous ont pas invités, mais je suis sûr que c’est un oubli.

Cet Airbus des batteries est l’un des symboles de la renaissance de la production automobile française. Une industrie qui ne se contente plus d’assembler des pièces produites ailleurs, mais qui investit pour maîtriser sa propre technologie. Stellantis en est actionnaire, avec TotalEnergie et Mercedes.

Notre pays prend, depuis plusieurs mois, une place intéressante dans la production d’un composant clef de ce secteur (les batteries, vous dis-je). Rappelez-vous, nous avions parlé de deux autres projets de ce type à Dunkerque.

Et ce, à un moment clef : celui où l’automobile devient au moins autant une affaire de chimie que de mécanique. Parce que les batteries, c’est beaucoup de chimie quand même.

Ce sont les contraintes fixées par l’Europe qui précipitent ces investissements. Car en 2035, il ne sera plus possible d’acheter des véhicules thermiques neufs au sein de la communauté européenne.

Carlos Tavares continue de penser que ce choix est une erreur. Il empêchera, selon lui, une part importante de la population du continent de posséder ce moyen de locomotion. En raison du prix élevé des modèles électriques.

L’avenir nous dira qui de Monsieur Tavares ou des législateurs européens a raison. D’ici là, réjouissons-nous de ces ouvertures d’usines en France.

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