C’était annoncé, ça a été critiqué, et c’était une bonne soirée. Cette phrase, venant du latin Veni Vidi Vici*, pour vous dire que nous avons été ravis de recevoir Fabien Roussel lors de notre dernier dîner parisien.

Outre la confirmation que le bonhomme est vraiment sympa et plutôt drôle, on a pu discuter. Grâce à une écoute mutuelle respectueuse, nous avons abordé nos désaccords. Et nous nous sommes rendu compte que nous avions pas mal de visions communes.

Déjà, sur l’essentiel : la bistronomie. Fabien avait rappelé, au péril de sa réputation au sein de la NUPES, qu’on pouvait aimer boire un coup de rouge et manger une entrecôte sans être considéré comme un criminel. Je ne pensais pas qu’un jour revendiquer qu’on fréquente les bistros serait considéré comme un acte de bravoure, mais c’est ainsi.

Ensuite, sur l’autre essentiel : l’industrie. Il nous a rappelé que le #PCF était resté fidèle au travail. À sa capacité à émanciper, à créer et redistribuer des richesses via des salaires et des impôts, afin que chacun puisse vivre dignement. Il y avait une notion centrale dans le discours de Fabien Roussel : la fierté.

La fierté de celui qui peut offrir à sa famille les conditions d’une vie heureuse parce qu’il en a gagné un les moyens. Par son travail. On est, ici, loin de la culture de l’assistanat qu’on voit ailleurs. Mais cela suppose des salaires dignes.

La fierté de faire des métiers manuels. Fierté d’être ouvrier, de produire, de fabriquer, de faire. Alors là, convergence totale ! Les Forces Françaises de l’Industrie venaient de célébrer la mise en kiosques du #magazine Les Déviations sur ce sujet. Il fait l’éloge de ces métiers pleins de sens, pleins d’utilité. Je n’ai pas résisté à prendre une petite photo de Fabien avec notre magazine.

Fierté, enfin, de porter le nom de « communiste ». On l’a un peu charrié en disant que son parti avait un vrai problème de marque. Et on a bien aimé sa réponse.

« On porte ce nom comme un nom de famille. On ne va pas se renier, même s’il y a eu des erreurs. C’est celui du Parti Communiste Français (PCF). »

Il refuse l’héritage des crimes commis ailleurs au nom de ce qu’il considère comme un détournement. Son imaginaire à lui s’enracine en France, dans les combats qui ont libéré la France et qui ont conduit à l’accord entre le PCF et le parti gaulliste pour reconstruire la France.

« Il y a des partis qui changent de nom tous les 15 ans. Au moindre scandale. Nous, on n’est pas comme ça. »

On ne partageait pas tous cet avis. Mais je crois qu’on a tous respecté cette volonté de ne pas se débiner et d’assumer.

Alors, bien sûr, nous n’étions pas vraiment d’accord sur le poids à donner à l’État. Sur la liberté et l’importance à accorder à la finance. Probablement aussi sur l’équilibre entre les trois valeurs qui forment notre triptyque national : #liberté#égalité#fraternité.

Lorsque nous avions été reçus par un sénateur communiste, un il y a quelques mois, nous avions beaucoup échangé sur le rôle du principe de « fraternité ». Il proposait de la mettre au milieu de « liberté », valeur chérie par les libéraux dont je suis et « égalité », valeur centrale du peuple de gauche. La fraternité aurait un rôle d’équilibre entre deux piliers de notre démocratie (liberté et égalité, donc…) qu’on pourrait croire antinomiques. Intéressant.

Sans doute n’étions-nous pas d’accord sur bien d’autres choses encore.

Mais nous avons pu discuter, mieux nous connaître, mieux nous comprendre. Et rigoler, aussi. Les plus inquiets se diront que Fabien et ses amis sont venus pour nous influencer et gagner certains d’entre nous à leur cause. Peut-être. C’est un homme politique. Il fait son job. 

Mais je dois vous avouer que nous aussi nous avons cherché à les influencer. Nous avons attiré leur attention sur certains de nos thèmes. Et peut-être avons-nous été entendus.

D’ailleurs, au bout du compte, n’est-ce pas en tentant de s’influencer mutuellement qu’on apprend à se connaître ? À se comprendre ? Et qu’on fait société ?

Ne croyez pas que je remette ici en cause notre culture nationale de l’engueulade et de l’indignation. Ni notre titre mondial du jet de pavé et du dressage de barricade.

Mais il faut bien se reposer de temps en temps et discuter autour d’un verre de rouge et d’un bon gueuleton. Pour célébrer ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous oppose. C’est ce que nous avons fait lors de ce dîner.

*Je profite de l’effondrement de notre culture latine pour faire dire des choses fausses aux proverbes d’antan. Je sais, ce n’est pas joli-joli. J’en profite pour rappeler que l’inculture des masses est le meilleur ami des manipulateurs.

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