Chères résistantes, chers résistants, chers soutiens.

La France n’atteindra donc pas ses objectifs. Ni de croissance, ni de déficit. Tel fut l’aveu de Bruno Le Maire hier sur TF1.

L’exercice était bien maitrisé et n’a pas soulevé l’indignation des foules. Il faut dire qu’on a eu le temps de s’y habituer. Après des décennies où, globalement, aucun gouvernement n’a tenu bien longtemps ses objectifs macroéconomiques, il n’y a plus de honte à finir dernier de la classe.

Hier soir et ce matin, quelques éditorialistes de la presse de droite ont bien tenté quelques traditionnels :

  • « On endette nos enfants »
  • « Un jour, on ne pourra plus rembourser ».

Mais c’est un peu comme gémir sur un déficit de la balance commerciale à 150 milliards… Personne n’écoute vraiment.

Ces consciencieux journalistes devraient peut-être essayer de mâtiner leur prose d’écriture inclusive. Certains artistes sans public ont bien réussi à se faire une notoriété en agissant de la sorte. Cela pourrait attirer l’attention de nouveaux lecteurs. Pardon… c’était juste une idée.

En tout cas, aucune manifestation n’était à l’horizon ce matin. L’information est passée comme une banqueroute à la poste et sera oubliée dans les plus brefs délais.

Pourtant, une petite phrase aurait pu faire jaser. Glissée dans un long paragraphe plein de chiffres et de mots savants, elle disait ceci :

« Moins de recettes ça doit nous amener à moins de dépenses. »

Outre le fait que cet appel à la responsabilité budgétaire soit une innovation dans un pays qui se moque globalement de dépenser plus qu’il ne gagne, du moment que ses allocations ou niches fiscales lui sont bien payés… On peut se demander où le ministre va bien pouvoir trouver les 10 milliards dont il parle.

Un article du Figaro prévoyait, ce matin, que n’ayant pas procédé aux réformes structurelles dont le pays a besoin… depuis au moins trente ans, seul un coup de rabot sur certaines dépenses courantes pourrait être activés.

Il y avait pourtant là, de l’aveu même du gouvernement actuel, largement de quoi faire. Avec :

  • Les dizaines de comités Théodule qui restent actifs et financés même quand leur cause n’intéresse plus personne.
  • Les Hautes Autorités dont certains ne plus sont que des repères d’activistes qui ont compris qu’il était possible de militer en se faisant rémunérer par le contribuable.
  • Les milliers de normes à effet récessif dont il faut, en plus, contrôler l’application et mesurer l’efficacité à grand renfort d’inspections et d’organismes publics hors de prix…
  • Toutes ces petites attentions d’un État nounou qui vient vous proposer un chèque de 25 € pour faire rapiécer la salopette de votre fille et les espadrilles de papy… De quoi encombrer des services entiers de paperasse et « cramer un pognon de dingue » en communication.

On pourrait s’attendre à voir disparaître ce type de foyers de dépenses dans une grande réforme de « simplification ».

Mais simplifier implique de moins contrôler. Moins contrôler implique de faire plus confiance aux acteurs économiques. Et ça, dans un pays où on se demande toujours si son voisin a vraiment mérité l’argent qu’il semble dépenser… C’est pas vraiment gagné.

On se plaint souvent de nos dirigeants qui nous gouvernent comme si nous étions des enfants irresponsables. Voyons maintenant si le problème vient d’eux… ou de nous.

Nous vous souhaitons une joyeuse fête de la simplification !

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