Que ceux qui crient à l’inaction climatique se ravisent.

Christophe Béchu, ministre de la Transition énergétique, a annoncé la bonne nouvelle hier. En 2023, la France a enregistré une baisse de 4,8 % de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’année précédente.

C’est une baisse presque équivalente à celle observée sur la période de 2012 à 2017. C’est donc une année record. L’accélération de la baisse (attention, l’association de ces deux mots peut provoquer des maux de tête chez les plus fragiles) est notable. Elle n’était que de 2,7 % l’année précédente.

La diminution d’émissions concerne tous les secteurs. Y compris l’industrie qui est pourtant en croissance. Ce qui souligne le découplage de la production et des émissions de CO2. On produit plus, pourtant on émet moins. Grâce à l’innovation et à l’évolution de notre mix énergétique.

Évidemment, une partie de cette baisse est attribuable à des facteurs conjoncturels, comme la clémence de l’hiver. Il réduit les émissions du secteur du bâtiment.

Ces bonnes nouvelles ne sont cependant pas suffisantes pour atteindre l’objectif d’une réduction de 34 % des émissions d’ici 2030 (soit une baisse annuelle de 5 %). Ni la neutralité carbone en 2050.

Le ministre Béchu a donc souligné l’importance de ne pas relâcher les efforts. Mais des inquiétudes planent quant au maintien des dispositifs qui encouragent cette décarbonation. Les réductions budgétaires annoncées par le gouvernement sur des programmes comme MaPrimeRénov’ et le fonds vert pourraient avoir un impact.

Malheureusement, cette bonne performance de la France s’inscrit dans une année d’émissions de CO2 record à l’échelle mondiale. Elles ont progressé de 1,1 % à l’échelle de la planète.

À ceux qui pensent qu’il n’est donc pas nécessaire de produire tant d’effort alors que le reste du monde n’en fait pas, voici quelques données qui devraient vous faire changer d’avis.

  • La Chine, plus grosse pollueuse du monde, a fait passer sa production d’énergies renouvelables (ENR) à 15 % de son mix énergétique. Elle n’était qu’à 4 % en 2015. L’impact des panneaux solaires est donc à prendre très au sérieux. Ce qui est de bon augure pour le projet français CARBON.
  • La plupart des spécialistes s’attendent à ce que 2023 soit l’année du record historique en matière d’émissions. Le déploiement des ENR a déjà divisé par trois la croissance potentielle des émissions de CO2 l’an dernier. Sa poursuite devrait donc entraîner une baisse dès l’an prochain. Une baisse qui ne fera que s’accélérer par la suite.

Bref, le monde entier s’y met. Avec un gros retard, certes. Le tout sans occasionner de décroissance pour le moment. Gardons espoir et ne lâchons rien.

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