Pardon de gâcher le prétexte que votre divine progéniture avait en tête pour justifier le prochain blocage de son lycée, mais les choses bougent vraiment, là. Le 1er juillet 2023 entrera en vigueur un nouveau cahier des charges durcissant l’obligation pour tous les acteurs de la filière mode, de financer le recyclage. Pour rappel, l’industrie de la mode est l’une des principales émettrices de CO2 dans le monde. Donc ça n’est pas un petit sujet.

Refashion, l’éco-organisme qui structure la filière du recyclage de la mode

Cette filière existe déjà depuis des années. Elle est organisée autour de l’éco-organisme Refashion qui veille :

  • À collecter les écocontributions que vous payez à chaque fois que vous achetez un produit en France.
  • À redistribuer cet argent aux opérateurs qui assurent la collecte et le tri des déchets.

Formidable ! Mais l’État s’impatiente. Trop de marques trainent les pieds quant à la réorganisation de leur réseau de fabrication. Elles continuent à produire très loin, ne vont pas assez loin dans l’éco-conception, n’effectuent pas assez de R&D sur la réparabilité.

Alors, à partir du 1er juillet de cette année : Les éco-contributions et les bonus-malus vont augmenter.

Loin de moi l’idée de sous-estimer le défi économique que représentent de tels bouleversements pour les marques. Mais, s’il s’y prend bien, l’État pourrait bien favoriser l’émergence d’une puissante filière industrielle en France : celle du recyclage.

Favoriser les usines situées à proximité

Hier se terminait une consultation publique. Elle portait sur (prenez votre respiration) : Le « Projet d’arrêté modifiant le cahier des charges des éco-organismes de la filière à responsabilité élargie du producteur des textiles, chaussures, linge de maison, annexé à l’arrêté ministériel du 23 novembre 2022 ».

Elle propose de restreindre le rayon géographique dans lequel doivent se trouver les usines de recyclage concernées. Ceci à une distance de moins de 1500 Km du lieu de collecte des déchets.

Car aujourd’hui, braves gens, vos impôts sont susceptibles de financer des usines en Turquie ou en Europe de l’est. Donc nous, aux Forces Françaises de l’Industrie, on a dit qu’on était d’accord pour que le ministère réserve ces subventions aux usines situées dans nos régions…

Et pour ceux, je les vois venir, qui pensent qu’on a viré écolo… Je rappelle que oui et depuis longtemps. Car défendre l’industrie française, c’est participer concrètement à la décarbonation de notre économie. Le tout sans être obligé de faire des déclarations sur les barbecues, le tour de France et les sapins de Noël.

Car, comme le rappelait un contributeur à la consultation publique d’hier : Si tous les biens manufacturés importés étaient produits en France, cela permettrait d’éviter, d’ici 2050, l’émission de 900 millions de tonnes de CO2. C’est plus de 2 ans d’émissions territoriales en France !

Une filière française encore trop faible

Depuis que nous avons posté cet article, j’ai été appelé par une des cadres de Refashion. Elle m’a dit que, comme souvent, les choses n’étaient pas aussi simples que cela. Il est, sur le papier, très satisfaisant de réserver les sommes collectées en France aux acteurs du recyclages situés à moins de 1500 km. Et donc notamment aux Français.

Malheureusement, le secteur du recyclage national est balbutiant. Celui de nos voisins est à peine plus développé. Il n’aura donc pas la capacité à traiter les volumes que l’État souhaite voir traiter. Il faut aller en Europe de l’est ou en Euromed pour y trouver des acteurs suffisamment puissant pour faire face aux enjeux.

En raccrochant de cette conversation, je me suis dit que, de cette réalité bien triste (indigence de notre industrie du recyclage), pouvait se dégager de belles opportunités. A condition de se mettre à plusieurs et d’investir dans cette filière.

Alors ? Et si on s’y mettait les amis ? Les Forces Françaises de l’Industrie vous donneront bientôt des nouvelles à ce sujet. C’est décidé !

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