Chères résistantes, chers résistants, chers soutiens.

Je dois vous confesser que je fais partie d’un autre club que celui des FFI. Oh, pas de concurrence ni d’infidélité vis-à-vis de notre sympathique communauté. On ne parle, dans ce second club, que de rugby. On y reçoit des joueurs professionnels, tout comme nous recevons des entrepreneurs.

Depuis le malheureux quart de finale de l’équipe de France, un débat enflammé s’est emparé du compte WhatsApp de cette association. Un débat qui me fait beaucoup penser à celui qui a eu lieu sur l’industrie et sa place en France pendant ces dernières années.

Je m’explique.

Face aux indiscutables erreurs d’arbitrage du match France – Afrique du Sud, les supporters de rugby se divisent aujourd’hui en deux camps.

Il y a ceux pour qui le proverbe « crachez-leur au visage, ils vous diront qu’il pleut » semble avoir été écrit.

Ils campent une posture d’exigence morale qui nous appelle à la dignité dans la défaite. Pour eux, attribuer la victoire sud-africaine à un arbitre n’est pas joli-joli. Ils préfèrent pointer les erreurs de nos joueurs (il y en a, évidemment) qui, elles, seraient impardonnables.

Ils appellent à ne pas faire de vagues et à garder la tête haute, nous commandant d’adopter cette posture de perdant magnifique qu’ils aiment tant voir incarnée par ceux qui portent nos couleurs.

Face à eux, il y a ceux qui, non contents de voir un incontestable vol dans ce match, y voient un complot. Un complot anglo-saxon qui voudrait réserver la Coupe du Monde à l’un des leurs. Car ils nous considéreraient comme des Latins dégénérés.

« Les débats se sont complètement polarisés »

Alors qu’il y avait jadis, entre ces deux extrêmes, une majorité de gens modérés, un troisième groupe capables de dénoncer un arbitre partial quand il l’était et une équipe pas à la hauteur quand c’était le cas, cela n’est plus vrai. Les débats se sont complètement polarisés. Et nous ne sommes plus qu’une poignée capables de hurler à l’injustice sans dénoncer de complot.

Parmi les deux groupes extrêmes, le second (complotiste) n’est probablement pas le plus subtil. Ni dans l’analyse, ni dans les prises de parole, souvent abruptes, excessives, grégaires. Mais il est en forte croissance, nourri qu’il est par l’exaspération de ceux qui n’en peuvent plus de la passivité des instances officielles censées défendre nos intérêts face ceux qui contournent les règles.

« La nouveauté, c’est qu’ils ne musèlent plus personne »

Aujourd’hui, les discours moralisateurs des officiels et des commentateurs les plus visibles n’ont pas cessé. La nouveauté, c’est qu’ils ne musèlent plus personne. Ceux qui, autrefois, n’osaient pas s’indigner trop fort de peur d’être qualifiés de « mauvais perdants » se mettent à hurler, perdant toute mesure dans leurs propos.

Chères lectrices, chers lecteurs, Arnaud Montebourg a dressé un constat similaire lors de son intervention à la soirée FFI de Lille la semaine dernière. Une soirée organisée par notre ambassadeur Nicolas DONNAINT et CINDY URLI ■ MISS FIZZ.

Arnaud Montebourg ne parlait pas de rugby, bien entendu. Mais de la façon dont l’industrie française a été défendue en Europe et dans le monde au cours des 40 dernières années.

« Maintenant, il faut apprendre à dire non et reprendre notre souveraineté »

Selon lui, nos politiques et nos hauts fonctionnaires ont fait preuve de beaucoup de naïveté, de lâcheté et d’un grand mépris pour ceux qui, sur le terrain, voyaient se produire le désastre entrainé par des décisions bien trop détachées des réalités.

« Les Allemands voulaient construire l’Allemagne, les Polonais la Pologne, les Espagnols, l’Espagne… Et pendant ce temps, nous, on voulait construire l’Europe. Nous étions les seuls à jouer le jeu. Maintenant, il faut apprendre à dire non et reprendre notre souveraineté sur les sujets importants. Sinon, l’extrême droite s’installera. »

Alors, évidemment, dans la salle, tout le monde n’était pas d’accord avec lui. Nous étions quelques-uns à penser que même s’il est clair que la France ne s’est pas défendue convenablement, l’Europe a bon dos.

Le dogmatisme de notre politique économique nationale, longtemps trop sévère envers ses entreprises et ses entrepreneurs, a été un boulet face à des partenaires dont nous avions oublié qu’ils étaient aussi nos concurrents.

« Créez des partis. Prenez les choses en main »

Mais comme Arnaud Montebourg est un excellent débatteur et qu’il nous a fait l’honneur de sa présence, on ne l’a pas beaucoup contredit. Non, ce n’était pas de la lâcheté, c’est de la courtoisie #bienveillance.

« Mais alors, comment sort-on de tout ça ? », a demandé un de nos membres.

« Vous, chefs d’entreprises, industriels, vous ne faites pas assez de bruit ! On ne vous entend pas assez », a répondu Arnaud.

Nicolas Dufourcq nous avait dit la même chose la semaine précédente lors de notre dîner FFI de Paris. Ça commençait à faire beaucoup…

« On fait du bruit », a répondu un autre membre, « mais les politiques ne nous écoutent pas ! »

« Alors, faites de la politique ! Créez des partis. Prenez les choses en main. Vous ne pouvez pas vous contenter de vous plaindre. »

Ah…

« La France a suffisamment souffert de l’élection d’idéologues qui n’avaient jamais testé sur le terrain la validité de leurs théories »

Nous, FFI, avons toujours déclaré que nous faisions de la politique de façon non partisane.

  • On influence pour la cause de l’industrie via nos publications.
  • On monte des véhicules d’investissement pour financer la croissance de PME made in France en prenant une part de leur capital.
  • On accompagne ces PME via les méthodes, les conseils, les ouvertures de réseau de notre accélérateur.

Mais, on n’a jamais voulu créer de parti politique. Arnaud Montebourg nous a donc dit que ça n’était pas assez.

Alors, évidemment, depuis qu’il a mis ça sur le tapis, nous avons reçu des encouragements de certains d’entre vous pour passer le pas.

Et c’est vrai que si on était élu, nous aurions les moyens de nous attaquer à la vraie priorité du moment : Envahir la Nouvelle-Zélande afin d’y capturer tous les arbitres de rugby (forcément tricheurs). Puis d’y changer la constitution et légaliser la torture. (Je précise à l’amical des victimes du premier degrés, qui m’écrit régulièrement pour sur-réagir à mes propos, que ceci est de l’humour).

Mais, tout bien réfléchi, même si nous trouvons cette idée originale, on ne va quand même pas y aller.

Notre credo, c’est qu’on peut faire bouger les choses entre entrepreneurs, en se réunissant et en se cotisant pour accélérer les PME du made in France les plus prometteuses.

Montrons déjà que ça marche. La France a suffisamment souffert de l’élection d’idéologues qui n’avaient jamais testé sur le terrain la validité de leurs théories.

Bref, agissons concrètement et rapidement via nos entreprises.

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