Chères résistantes, chers résistants, chers soutiens.

Pardon pour vous avoir laissé sans nouvelles hier, mais je suis à Venise. N’allez pas imaginer que je m’y repose. En homme moderne qui a compris que la parité pouvait parfois avoir du bon, j’y ai suivi ma femme.

Elle est aussi engagée dans l’entrepreneuriat de la diaspora africaine de France que je le suis dans la réindustrialisation. Alors, on l’invite à des événements très chics. Et là, vu la destination, je me suis dit qu’elle aurait sans doute besoin d’aide pour porter ses bagages.

Me voilà donc au SUMUS, l’un de ces événements qui souhaite adresser les grands problèmes de notre temps en réunissant des compétences, des fonds et des personnalités visionnaires.

Lors d’une des conférences, la fondatrice, Helene Molinari, a parlé de ce qu’était devenue Venise. Un lieu magnifique où quelques personnes éclairées se retrouvent pour lancer de belles initiatives… cernées par des hordes de touristes.

La ville de Marco Polo, celle qui a dominé le commerce méditerranéen des siècles durant ; dont le chantier naval fut l’outil industriel le plus avancé du monde ; dont la puissance financière rivalisait avec celle de la Florence des Médicis… Cette ville qui fut l’un des phares du monde est devenue un musée.

Mais Hélène n’est pas femme à se laisser emporter par la nostalgie. Aussi énergique qu’entreprenante, elle a alors émis le souhait que la cité des Doges retrouve le goût et le génie pour l’innovation et l’industrie. Afin de se libérer des affres du tourisme de masse. Pour cesser de n’être qu’un souvenir du passé et redevenir capable de prendre des initiatives d’avenir.

Ne cherchez pas. Il n’y a pas de capital foncier à exploiter à Venise. Les usines que nous avons tous en tête ne pourront pas s’y déployer. N’insistez pas, vous dis-je, la place Saint-Marc, bien que vaste, n’est pas disponible pour votre projet d’agrandissement.

Mais la Sérénissime est une cité d’eau. Et Hélène compte bien en faire un lieu avant-gardiste pour explorer et sublimer les immenses ressources que les Océans n’ont pas encore mises à la disposition de l’humanité pour effectuer ses transitions.

J’étais, un peu avant, à l’événement La French Fab qui s’est déroulé à Lens. Les membres FFI avaient été invités par Stéphane Ndour et Julien Noronha pour faire corps et arborer le coq bleu de la renaissance industrielle française.

Nous étions reçus dans la toute nouvelle usine de NATUROPERA qui fabrique des couches made in France et écologiques. Une usine qui, comme un phénix, est née dans des lieux vidés par la fin d’activité d’une autre. En d’autres temps, elle aurait probablement été désertée pendant des années avant de devenir une friche.

Mais une nouvelle génération d’industriels locaux en a décidé autrement. Bien décidée à reconstruire la puissance industrielle qui avait donné sa force et sa culture à cette belle région.

Alors oui, certes, Lens n’est pas Venise. (J’y ai notamment remarqué une différence de pluviosité). Et sa déchéance industrielle n’a pas gagné une Italie qui a su, elle, défendre ses usines.

Mais j’ai trouvé, dans les thèmes évoqués au SUMUS, des éléments communs avec l’approche FFI pourtant si différente sur le papier. À commencer par cette pulsion de survie qu’il nous faut écouter et suivre aveuglément. Ceci afin de ne pas rester, ou devenir, ce que les adversaires du génie industriel veulent faire de nous : un pays musée visité par ceux qui ont gardé la fierté de produire.

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