Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on ne parle plus d’argent comme moyen d’accéder au bonheur. On parle d’alignement de valeurs, de quête de sens, mais quasiment plus de salaire. Comme si nos revenus étaient devenus tellement accessoires dans nos sociétés symbolistes propres à tout intellectualiser, qu’ils ne comptaient plus pour rien dans notre équilibre personnel et dans notre adhésion à un modèle de société.

« Recréer l’espoir »

Il est certain que la course effrénée de l’humanité vers la richesse a révélé ses limites. Mais sans vouloir sous-estimer les bienfaits sur notre psychologie du yoga, de la méditation et du port de collants de couleur vive, on oublie un peu vite que pour se sentir bien dans ses baskets, travailler et gagner sa vie, ça aide.

Jean-Hervé Lorenzini (économiste) et Benoit BAZIN (DG de Saint-Gobain) le
rappellent de façon salutaire dans une interview qu’ils ont récemment donnée aux Échos. Ces deux figures de l’économie se retrouvaient ce week-end à l’occasion des Rencontres économiques d’Aix en Provence. Le thème était « Recréer l’espoir ».

Pour eux, il existe un lien direct entre la désespérance de certaines catégories de notre population et l’insuffisante capacité de notre économie et de nos entreprises à leur offrir des perspectives de rémunérations décentes.

Lorenzini : « Nous ne pouvons plus nous résigner à ce que 1,5 million de jeunes se trouvent exclus d’une vie normale en France. Dans l’impossibilité d’envisager d’avoir un logement, de pouvoir faire vivre une famille, de partir en vacances. »

Bien sûr, l’économie française va mieux grâce au « Volontarisme industriel », la baisse de la fiscalité, l’allègement du droit du travail, la baisse du chômage, rappel B Bazin.

Mais « Trop de gens passent leur vie au SMIC. » La faute à la désindustrialisation. Pendant 30 ans, « On se voyait en grand pays de services, en nouvelle place financière de l’Europe, nos meilleurs ingénieurs étaient happés par le système financier avec des salaires exorbitants. Mais au prix d’une destruction de l’envie de produire (Lorenzini). »

L’urgence est à la reconstruction d’un « récit collectif pour le pays ».

Bazin propose une antidote au poison que nous nous sommes nous-mêmes administrés. Un antidote qui fait écho aux travaux des FFI. L’urgence est à la reconstruction d’un « récit collectif pour le pays ». Un récit qui s’appuie sur la réindustrialisation, le « soutien au progrès scientifique et à l’éducation », mais aussi à l’innovation.

Car, pour B Bazin, les pays à bas coûts ne sont plus nos principaux concurrents. Les autres pays développés progressent très vite sur « la haute technicité des nouvelles industries ».

Or, « la France connaît un véritable déficit en la matière. Nous investissons moins en R&D que nos partenaires. La formation des jeunes générations, notamment en mathématiques, perd du terrain. »

Alors, chers amis, si vous ne savez pas quoi faire avec vos enfants cet été : cahiers de vacances obligatoires !

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