Sous l’égide de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale plusieurs associations pro-industrie – Retour de l’Industrie en FranceRelocalisations.frCollectif ReconstruireCollectif Startups Industrielles FranceFIMIF – Fédération Indépendante du Made in FranceAssociation du Manifeste pour l’Industrie (MAI),  et les Forces Françaises de l’Industrie– se sont regroupées afin d’alerter le gouvernement sur l’état d’urgence dans laquelle se trouve l’industrie française et proposer des mesures concrètes à mettre en œuvre (soutien aux industriels à la hauteur de la situation, recours à la commande publique encadré et calendrier de la remise en marche des centrales et des moyens alloués).

Industrie
Un appel du 13 décembre très médiatisé

Une conférence de presse très attendue, et suivie était organisée ce mardi 13 décembre à l’hôtel de l’industrie qui est situé dans le 6ème arrondissement à Paris, face à l’église abbatiale de Saint Germain-des-Prés. De nombreuses personnalités, Olivier MoussonGilles ATTAFOlivier LluansiArnaud MontebourgOlivier MarleixLoïk Le Floch PrigentEléonore BLONDEAUChristian Saint-EtienneMyriam Maestroni et Carine Guillaud, Louis Gallois, et bien d’autres noms connus encore, se sont succédés sur scène et ont pris la parole pour décréter l’état d’urgence – Nous reviendrons dans un prochain article sur leurs interventions. – Une tribune a été dévoilée, et une pétition lancée.

Voici le texte tel qu’il a été communiqué :

Le texte de la tribune « Appel du 13 décembre » pour notre industrie

Un dispositif d’urgence énergétique pour l’industrie en France

La crise sanitaire, véritable électro-choc, a révélé l’ampleur de la vulnérabilité de la France et son niveau de dépendance, faisant naître un mouvement de relocalisations et de réindustrialisation à travers le pays.

La prise de conscience qui s’ensuivit a permis d’analyser la balance commerciale dont le solde déficitaire est de plus de 100 Mds€. Produits d’importance vitale, produits stratégiques, produits vulnérables… le bilan est alarmant : la France rencontre des difficultés graves pour un quart de ses approvisionnements notamment en produits manufacturiers. Relocaliser sur le sol national est une exigence qui concerne tous les métiers et tous les secteurs et un impératif pour assurer notre indépendance et notre liberté, notre sécurité économique et notre cohésion sociale et territoriale.

Non, la réindustrialisation de notre pays n’est pas une option, c’est une obligation. Il ne s’agit pas que d’une question économique, c’est une question politique, une question de souveraineté nationale et de maintien du modèle social de notre pays.

A cette grave vulnérabilité structurelle vient donc s’ajouter la très sérieuse menace liée aux dérives du marché européen de l’énergie et à l’incapacité politique à y remettre de l’ordre.

Nous dénonçons l’incapacité à réguler des marchés européens de l’énergie et demandons des mesures concrètes.

Le « couplage des marchés du gaz et de l’électricité », la pratique du « prix marginal » maintenue même en situation de gravité exceptionnelle sont des termes techniques qui disent la même chose : le prix de l’énergie a augmenté beaucoup plus que ses coûts de production, nous laissant encaisser des coûts destructeurs et éliminatoires. Nos concurrents asiatiques ou américains ne sont pas touchés par la crise énergétique. Cette situation inadmissible fait craindre qu’un très grand nombre d’entreprises soient mises en difficulté ou en défaillance.

« Nous en appelons aux autorités publiques »

Nous demandons la remise à plat du système tarifaire dans lequel nous sommes entrés sans considération de nos intérêts nationaux. La transparence sur les prix doit donc être réalisée car il n’est pas acceptable que le système dans lequel nous sommes entrés pour « protéger » nos intérêts soit devenu aujourd’hui une machine incontrôlable, véritable épée de Damoclès sur la tête de notre industrie !

Nous rappelons que la France avait un avantage comparatif indéniable en investissant dans un système de production d’énergie nucléaire. Les investissements réalisés, la R&D et la contribution de plusieurs générations d’ingénieurs nous ont permis de disposer d’une énergie à la fois abondante, bon marché et décarbonée.

La priorité est donc de disposer à nouveau d’une énergie abondante et bon marché, à un prix reflétant le coût de production moyen, en remettant au plus vite en marche les centrales qui ont été arrêtées.

Nous demandons au Gouvernement que la personne en charge de ce dossier, qu’il s’agisse de Madame la Ministre ou d’un haut fonctionnaire, partage régulièrement une information fiable et soit entourée des expertises nécessaires pour juger des efforts déployés par l’opérateur national afin de tenir les délais annoncés.

Nos industries assument leurs responsabilités, elles font déjà tous les efforts possibles de sobriété, d’économie d’énergie, de changement de source d’énergie lorsque c’est possible. Mais ces efforts ne suffiront pas.

Nous en appelons également aux autorités politiques pour qu’elles assument leurs responsabilités. 10 à 13 milliards d’aide ne suffiront pas à corriger une hausse qui coûterait aux entreprises 45 milliards à tout le moins. Nos voisins allemands l’ont compris en déversant 100 milliards de subventions au bas mot sur leurs industries.

Nous en appelons enfin à l’union des forces économiques entre elles et à la commande publique. Les donneurs d’ordre et acheteurs doivent se regrouper pour faire fabriquer en France et donner des volumes aux industriels qui pourront redynamiser ou sauver notre industrie. Les consommateurs sont un salut pour notre industrie si leurs achats s’orientent encore davantage vers le Made In France, lorsqu’ils le peuvent. La commande publique a toute sa place à jouer dans l’effort de réindustrialisation : les 120 milliards annuels de la Commande publique (les achats de l’Etat et des Régions) doivent être utilisés pour soutenir la renaissance de notre industrie et sa transition écologique, ses règles et ses pratiques doivent être réformées en profondeur pour atteindre cet objectif.

Conscients de la complexité de la tâche et de la nécessité d’agir avec rapidité, nous sommes prêts à contribuer à la rechercher de solutions aux côtés du Gouvernement pour le redressement de l’industrie française.

Par ailleurs, nous nous donnons rendez-vous au printemps, pour une nouvelle rencontre afin de définir les principaux projets de réindustrialisation qui nous semblent prioritaires dans le cadre de notre action.

Pour signer la pétition Un Etat d’urgence énergétique pour sauver l’industrie de France :

Le lien de la pétition en ligne

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