Nous avons réservé un accueil positif aux récentes annonces gouvernementales. Et vous savez que nous aimons souligner chaque bonne nouvelle qui émane du monde de l’industrie. Mais la lecture de la dernière interview donnée par Anaïs Voy-Gillis au Figaro nous oblige à mettre de l’eau dans notre vin.

« Malgré une communication flatteuse, la situation de l’industrie française reste fragile »

Cette docteure en géographie et chercheuse associée à l’IAE de Poitiers constate qu’il y a une évolution positive dans le monde industriel. Elle estime cependant qu’il faut se garder de tout triomphalisme. Car malgré une communication flatteuse, la situation de l’industrie française reste fragile.

Nous ouvrons plus d’usines que nous n’en fermons. Certes. Le nombre d’emplois industriels a progressé depuis 2017. Certes.

Mais on ne parle que de 100 000 équivalents temps plein créés. « On peut également considérer l’indice de la production manufacturière française qui reste légèrement inférieur à 2015 selon les données de l’Insee, alors même que le plan de relance et « France 2030 » sont passés par là. »

Partout en France, des usines existantes doivent lutter pour leur survie en raison de la crise énergétique. La « conversion du moteur thermique au moteur électrique » est un véritable défi pour elles. Selon Anaïs Voy-Gillis, il reste beaucoup à faire.

Le fait d’avoir centré le discours qui l’a amené au pouvoir sur la  » #startup nation » y est pour quelque chose. Pour la chercheuse, le gouvernement n’aurait pris conscience de l’urgence industrielle qu’avec les crises des #giletsjaunes et en constatant les pénuries provoquées par le confinement.

« Certaines pratiques des pouvoirs publics doivent être revisitées »

Elle constate que les choses vont aujourd’hui dans le bon sens, mais que certaines pratiques des pouvoirs publics doivent être revisitées.

« Il faut faire attention à la doctrine qui contribue à distribuer des aides très
largement, d’une part il s’agit de saupoudrage et d’autre part ça ne répond pas au sujet central : pas de réindustrialisation pérenne sans demande pour des produits français. »

« La faiblesse dans le discours vient également du fait qu’Emmanuel Macron ne réinscrit pas son discours sur la réindustrialisation de la France dans un projet de société clair qui commencerait par répondre clairement à la question : que sera la France en 2050 ? »

Comme nous, Anaïs estime qu’il faut revaloriser les carrières industrielles et l’image de ses métiers. Car « le manque d’attractivité de l’industrie est un réel frein à la #réindustrialisation ».

Car le nombre de formations ne trouve pas de personnes à former. Si l’amélioration des conditions de travail a été spectaculaire, il convient de poursuivre les efforts réalisés. Les #rémunérations doivent encore progresser sur les « postes les plus pénibles, en particulier ceux à la chaîne. »

« Et surtout faire s’exprimer ceux qui font tourner les #usines. Ils sont les meilleurs ambassadeurs de l’#industrie. »

Raconter des histoires de vie, en somme. Ça c’est notre truc.

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