C’est la question que pose Nicolas Baverez dans Le Figaro. Elle montre comment on peut ruiner la force d’une nation au nom d’une idéologie. À méditer pour les secteurs non agricoles.

Notre agriculture est en voie d’effondrement

Un peu comme avec les Gilets jaunes, la révolte s’est levée suite à l’augmentation du prix du carburant. Et, comme avec les Gilets jaunes, tous les ingrédients de la révolte étaient là avant. Ils s’étaient empilés, année après année, dans l’indifférence générale.

Autrefois pilier de l’économie, notre agriculture est en voie d’effondrement. Elle produit 15 % de moins alors que, dans le même temps, nos importations ont triplé.

« La France s’est enfermée dans le piège de la dépendance alimentaire, important désormais 20 % de sa consommation, dont 71 % pour les fruits (la cerise a été liquidée par l’interdiction du diméthoate). »

En bon historien, Nicolas Baverez n’oublie pas le rôle que joue l’agriculture dans la géopolitique mondiale. Elle doit, aujourd’hui encore, monter ses volumes de production afin de nourrir les 9,3 milliards d’individus que la Terre portera d’ici 25 ans.

« L’argent public n’est pas mobilisé pour investir et innover mais pour détruire les activités »

Il serait donc logique que l’agriculture la plus propre du monde, la nôtre, se dote des moyens nécessaires pour prendre sa part dans ce défi au lieu de voir :

  • La Russie jouer de plus en plus avec l’arme agricole.
  • L’Ukraine ne plus pouvoir produire convenablement.
  • Le Brésil ou l’Afrique brûler des forêts primaires pour y faire pousser des aliments.
  • L’Amérique déployer ses fermes usines aux animaux gavés de produits chimiques.

Au lieu de ça, l’auteur montre comment l’Union européenne utilise les sommes colossales de la PAC pour… réduire notre production. Oh, que les partisans de l’Europe se rassurent : la France fait encore mieux toute seule. En appliquant une pression à ses agriculteurs qui va au-delà de celle imposée par l’UE.

Augmentation des charges, avalanche de normes. Interdiction ou entrave de l’innovation (génomique, biotechnologies ou captation du carbone). Saccage, refus ou condamnation des moyens d’adaptation au changement climatique (méga-bassines).

Nicolas Baverez accuse la stratégie européenne « From Farm to Fork » d’être un « laboratoire de la décroissance à crédit ».

« L’objectif légitime de décarbonation de l’économie est détourné et perverti en normes contraignantes de diminution de la production. L’argent public n’est pas mobilisé pour investir et innover mais pour détruire les activités, les entreprises et les emplois, comme on le constate dans l’énergie, le logement ou l’automobile. La transition écologique se résume à la désintégration de l’appareil de production et à la paupérisation des masses, qui préparent méthodiquement l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. »

Voilà, gardez ça en tête la prochaine fois que des militants aspergeront la Joconde de soupe au nom de « Inaction Climatique ».

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