Taxer la production, c’est combattre la réindustrialisation : la France face à ses contradictions fiscales

Normalement, ce que tu combats, tu le taxes. Nous, on prétend vouloir réindustrialiser en étant le pays qui taxe le plus la production.

Je lisais ce matin, dans Les Échos, un article consacré à l’immobilier à Dubaï.

Oui, je sais. Vous allez vous dire : « Quel rapport avec l’industrie française ? ».

D’abord, on occupe ses insomnies comme on peut.
Ensuite, on trouve parfois, en se documentant sur d’autres sujets, des informations qui nous font mieux comprendre le nôtre. Ce fut le cas ici.

L’article disait notamment que Dubaï était devenue un aimant à millionnaires et milliardaires. Les uns, Russes, fuyant les sanctions internationales, s’y sont installés en nombre. Les autres, du monde entier, venaient s’y protéger d’une hausse de fiscalité dans leur pays.

C’était le cas de 3 000 multimillionnaires anglais qui s’étaient installés dans cette drôle de ville depuis les hausses d’impôts récemment votées.

Quel rapport avec la réindustrialisation de la France, donc ? Il est direct.

Vendredi, Olivier Faure, patron du Parti socialiste, déclarait sur RMC BFM qu’augmenter les impôts sur les millionnaires, notamment sur ceux qui investissent ou créent des entreprises, ne les ferait pas quitter la France. Cela ne représenterait pas de danger pour les emplois et entreprises concernés.

L’histoire de la fiscalité mondiale prouve le contraire. Beaucoup de gens riches acceptent l’impôt. Il est indispensable à toute société organisée. Mais quand il décourage, par ses excès, ceux qui créent des emplois et de la richesse, beaucoup, pas tous évidemment, vont les créer ailleurs.

Ce fut le cas avec l’explosion de la fiscalité dans les années 1980. À une époque où il n’était pas aussi facile qu’aujourd’hui de s’expatrier tout en gardant des activités dans son pays, le télétravail n’existant pas. C’est donc encore plus le cas aujourd’hui.

Écoutez ce que disait le directeur de la stratégie d’Airbus devant le Sénat il y a quelques mois, sur un sujet très proche. Si on taxe trop l’investissement et la production, ils partent ailleurs.

Il va falloir arrêter d’exciter la jalousie sociale des Français et se mettre à réformer notre système pour qu’il crée davantage de richesse.

Penser que quelques riches vont payer pour qu’on travaille toujours moins et qu’on ait des prestations toujours plus généreuses, c’est se bercer d’illusions malsaines.

On veut réindustrialiser ?
– Réduisons nos dépenses publiques, afin de baisser les prélèvements sur ceux qui produisent.
– Limitons les contraintes administratives qui les empêchent.

Le tout sans revenir à l’anarchie. Il y a de la marge.

Il est noble de dire qu’il faut réindustrialiser. Mais cela devient ridicule quand on fait tout pour que le contraire se produise.

Venez en discuter des moyens de réindustrialiser lors des événements de notre club. Les prochains sont le 5 novembre à Paris et le 12 novembre à Nancy.
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