Bernard Arnault, le patron du groupe LVMH s’inquiète pour les 80 000 emplois de la viticulture spécialisée dans le Cognac.
« Si on ne parvient pas à un accord, les conséquences seront catastrophiques », prévient-il.
« Si la demande s’arrête, on va devoir arrêter d’acheter de l’eau-de-vie aux petits producteurs. On ne pourra pas faire autrement. »
80 % du marché du Cognac, rappelle Bernard Arnault, c’est la Chine et les États-Unis.
Or, la Chine s’apprête à appliquer des droits de douane en forte augmentation pour riposter aux mesures anti-dumping européennes sur les voitures électriques.
Si cela arrivait aussi aux USA, le PDG prévient qu’on ne pourra pas éviter les plans sociaux.
Selon lui, l’Union Européenne n’aborderait pas la négociation avec l’administration Trump de la bonne manière.
« Les États-Unis sont le premier marché du monde. On ne peut pas s’en passer. Il faut négocier de façon constructive. Avec l’idée d’aboutir. Comme l’ont fait les Anglais. C’est-à-dire en faisant des concessions réciproques, et pas en brandissant je ne sais quel oukase. »
Les consignes données par Emmanuel Macron incitant les entreprises françaises à cesser d’investir aux États-Unis lui paraissent comme déplacées.
« Il est très mauvais pour l’État de se mêler de la gestion des entreprises privées. En général, cela mène à des catastrophes. »
C’est donc cela qui illustre un débat vieux comme la mondialisation :
– Le « doux commerce » tant vanté par Montesquieu, en créant des intérêts partagés entre des nations rivales, a largement apaisé les relations internationales. Personne ne veut partir en guerre contre un bon client.
– Mais ces intérêts doivent-ils primer quand le ton monte entre deux puissances ?
C’est toute la complexité de la négociation entre l’Union européenne et les US :
– Se faire respecter, garder la tête haute.
– Sans mettre des centaines de milliers de personnes au chômage.
D’après Bernard Arnault, les Anglais y seraient parvenus.
Qu’en pensez-vous ?