Voici un nouvel extrait de ces précieuses auditions parlementaires. Merci à Michael AGUILAR d’avoir dégoté cette pépite.

Elles sont précieuses : elles donnent le point de vue des dirigeants, pas seulement celui de politiques et d’experts. On y entend ceux qui font l’économie et pas ceux qui la commentent et la réglementent.

Le 6 juin 2025, Matthieu Louvot énonçait l’évidence. L’industrie française est victime de la fiscalité qu’implique son modèle social.

Le directeur de la stratégie d’Airbus énonce un des chiffres qui montrent à quel point le financement de ce modèle pèse sur la compétitivité des entreprises françaises.

Les cotisations sociales que paye Airbus en France représentent 48 % de sa masse salariale contre :
– 30 % en Espagne.
– 20 à 25 % en Allemagne et en Grande-Bretagne.

« On est bien placés pour comparer, on est implantés dans les 4 pays », dit-il.

« La fiscalité est un premier facteur » de désindustrialisation.

« Le deuxième facteur, c’est la surréglementation. Et en particulier la difficulté d’ouvrir de nouvelles capacités. »

« Quand on voit venir une hausse des besoins du marché, qu’on veut construire une nouvelle usine, on va passer plusieurs années à purger les permis et à avoir les procédures d’autorisation. La France est l’un des pays qui encadre le moins les recours et qui les laisse courir sur des délais considérables (quand une association veut attaquer un permis en justice, par exemple). Cela crée une incertitude qui paralyse l’investissement. Donc si la France veut des usines, il faut régler ce problème. »

Ceci met les entreprises dans une situation d’arbitrage défavorable à l’industrie française :

« Soit on n’investit pas, c’est-à-dire qu’on laisse passer une opportunité d’accroître notre production et de répondre au marché. Soit on va investir dans des pays où on pourra construire une usine 2 à 3 fois plus vite qu’en France. »

À notre modèle qui consiste à se méfier des entreprises et à les taxer exagérément, l’audition de Matthieu Louvot oppose un autre modèle. Celui de pays dont la puissance publique les taxe beaucoup moins, mais qui leur passent d’importantes commandes.

Ici, il prend l’exemple des entreprises US. Ces dernières ont le volume de commandes nécessaires de la part de leur État pour investir massivement et rester leaders. Tout en embauchant des gens qu’elles payent bien.

Il en est de même dans beaucoup de pays où la dépense public est bien dirigée vers les entreprises nationales.

C’est l’un des problèmes de notre modèle. Il entrave les entreprises qui, du coup, embauchent moins qu’ailleurs. Ensuite, il transfère à ceux qui ne travaillent pas des revenus prélevés sur les entreprises et leurs salariés qu’ils auraient pu gagner en travaillant si nos entreprises avaient pu embaucher.

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