Dans le bazar ambiant, il est une information pas franchement secondaire passée totalement inaperçue : notre pays est en récession. Et pas depuis hier. Depuis 13 mois.

Vous ne verrez cette information nulle part, sauf chez Reuters (French economic activity contracts at fastest pace since April – PMI).

Pourquoi ?

Parce qu’il faut aller chercher cette décroissance dans un indice peu connu : le Composite PMI Output Index.

Il nous dit que sous 50 l’activité décroît et qu’au-dessus c’est l’inverse. Il était de 48,4 en septembre après 49,8 en août et 48,6 en juillet. Je vous épargne la série longue. C’est déprimant.

Peut-être aussi parce que ces 13 mois sont à cheval sur deux années calendaires. Ceci arrange bien notre statistique de PIB qui attend le 31 décembre et quelques semaines de compilation pour se dévoiler.

Peut-être encore parce que la Banque de France nous indique une espérance de PIB 2025 à 0,6 %.

Ouf, me direz-vous ! Nous sommes au-dessus de la ligne d’horizon. Oui mais voilà, dans l’hypothèse où ce 0,6 % soit encore correct, il est de toute façon composé de la somme de deux chiffres. Le PIB privé + les dépenses publiques.

En France, depuis plus d’un an, l’activité des entreprises décroît et les dépenses publiques continuent d’augmenter.

Enfin, peut-être tout simplement parce que nous ne voulons pas le voir. Personne n’aime recevoir de mauvaise nouvelle. Pourtant, il faut le crier haut et fort : nous sommes en récession depuis plus d’un an.

Le reconnaître est la première étape au rétablissement d’un mot tombé aux oubliettes : la croissance.

Alors c’est vrai, la croissance, c’est moins noble que la lutte contre les inégalités ou le réchauffement climatique. Mais il y a un synonyme à la décroissance : l’appauvrissement.

Notre pays s’appauvrit.

Trois statistiques qui me touchent plus que les autres illustrent cet appauvrissement :
– Un Français sur trois dispose de moins de 100 € sur son compte en banque le 10 du mois après ses dépenses contraintes.
– 56 % des Français ne parviennent pas à vivre correctement avec les revenus de leur foyer.
– 51 % de la population déclare sauter des repas de manière occasionnelle ou régulière.

Il y a urgence à retrouver le chemin de la croissance.
Il y a urgence à cesser le processus d’appauvrissement de la France et des Français.

Ne nous étonnons donc pas que le pouvoir d’achat caracole en tête des attentes des Français. Ils disent à leur manière ce que les statistiques froides de Reuters et de l’INSEE nous disent aussi : il faut recréer de la richesse. Et pour créer de la richesse, il faut produire.

De là à placer le Made in France au cœur de tout programme pour 2027, il y a un pas que je fais sans hésiter. Je me demande même s’il y a un autre chemin.

(Nous débattrons de ce sujets lors de la soirée FFI du 14 octobre prochain. Inscription ici >>)

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