« La France doit demander des transferts de technologie aux Chinois. » Ils sont le pays développé, nous sommes le pays émergent.
En matière d’industrie, quand Louis Gallois parle, tout le monde écoute.
Et ce qu’il a dit sur BFMTV hier est très inquiétant quant à la façon dont nos gouvernants prennent leurs décisions.
« La décision d’interdire les voitures thermiques en Europe a été prise sans aucune étude d’impact. »
« Cela a impacté le principal secteur industriel européen. Et le texte qui a été voté ne faisait que trois pages », souligne Louis Gallois.
Il répondait à la question d’Edwige Chevrillon qui évoquait le dernier rapport du Sénat. Celui-ci annonce que l’industrie automobile et ses milliers d’emplois risquent de disparaître purement et simplement d’Europe.
Louis Gallois a souligné l’incroyable problème de gouvernance que cela révélait. Outre le fait qu’elle prenne des décisions sans réfléchir à leurs conséquences, l’Europe ne parvient pas à réagir pour gérer les effets rebonds induits.
Aujourd’hui, il y a une déferlante de voitures électriques chinoises sur le marché. Elles sont très en avance technologiquement et illégalement subventionnées par la Chine.
Or, l’hashtag#Europe n’arrive pas à protéger son marché. Le dumping chinois empêche pourtant les constructeurs européens de rattraper leur retard sur les voitures électriques.
« Aujourd’hui, l’Europe et la France sont des pays émergents sur de nombreuses technologies. Il faut donc imposer à la Chine de nous transmettre ses technologies si elle veut avoir accès à notre marché. Quand j’étais chez Airbus et que je voulais leur vendre des avions, j’étais obligé de le faire. »
De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’erreur d’une Europe qui a outrepassé ses compétences. Elle aurait dû :
– Se contenter de donner un objectif à atteindre en termes d’émissions de CO₂.
– Laisser les industriels libres d’innover et de choisir la technologie la plus adaptée pour y parvenir.
Elle a préféré imposer une technologie, pour des raisons idéologiques, sans vraiment regarder. Pourtant, d’autres solutions étaient possibles.
Décidément, en matière d’économie comme d’écologie, l’idéologie n’est jamais bonne conseillère.
Constatant, comme nous, les ravages d’une telle décision, l’Allemagne s’est récemment opposée à l’application de l’interdiction des véhicules thermiques en Europe.
Malheureusement, la France et l’Espagne se sont opposées à tout report ou annulation de cette mesure.
La casse sociale ne fait que commencer.
Mais vous allez voir que les partis qui ont voté cette interdiction des moteurs thermiques en 2035 viendront critiquer les industriels qui vont fermer les usines du fait de cette même décision.
Le 5 octobre, la soirée FFI Paris évoquera le cas similaire de l’industrie agroalimentaire et le risque que son affaissement fait peser sur notre souveraineté.
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Louis Gallois : « L’Europe est devenue un pays émergent face à la Chine »
