Une bonne partie de l’opinion publique française trouve que les héritages sont vecteurs d’injustice.
Nous le constatons sur cette page à chaque fois que nous saluons les performances de grandes entreprises nationales qui sont encore aux mains de familles, souvent héritières : L’Oréal, Dassault Aviation, Hermès… Quelques-uns de nos lecteurs s’indignent du fait qu’elles soient encore la propriété de personnes qui ne les ont pas bâties.
Il est donc aisé, pour certains leaders politiques, de s’emparer de ce thème pour dénoncer les inégalités générées par ces transmissions.
Ce discours a conduit à la mise en place d’une taxation importante sur les héritages. Bien plus importante que chez nos voisins. Rappelons que les droits de succession sur la transmission d’une entreprise d’une génération à l’autre sont nuls en Allemagne ou en Italie.
Mais voilà, la passion française pour l’égalité a parfois poussé notre peuple à des excès préjudiciables.
L’économie, c’est souvent contre-intuitif. Il est donc bon d’écouter ceux qui sont sur le terrain pour amender nos théories.
En voici un exemple en vidéo.
Les droits de succession excessifs, dit Arnaud Montebourg, conduisent à la financiarisation de l’économie française. Et, ajoute-t-il à l’unisson avec Éric Trappier, DG de Dassault Aviation (deuxième partie de la vidéo ci-dessous), à la vente de nombre de nos PME et de nos grands groupes à des fonds étrangers. Surtout américains et parfois chinois.
Le dispositif Dutreil, mis en place par Renaud Dutreil à l’époque où il était ministre, a considérablement réduit les impacts négatifs de ces impôts de succession. Sans les faire disparaître complètement non plus. (On reste en France, donc on ne va tout de même pas régler définitivement un problème. Sinon, on va s’engueuler sur quoi, après ?).
Ce dispositif est régulièrement visé par certains partis. Surtout quand il s’agit de trouver des économies budgétaires.
Cette vidéo montre à quel point il faut protéger ce dispositif et même, comme l’avait proposé Emmanuel Macron sans le faire, le renforcer. Ceci afin d’encourager le capitalisme familial français.
Un capitalisme patient, enraciné, bien plus humain, comme le dit Arnaud Montebourg. Bien moins dur et implacable que ne l’est le capitalisme financiarisé.
J’imagine que tout le monde ne sera pas d’accord… Mais bon, on est là pour discuter, non ?
L’importance des droits de succession français nuit-elle à la souveraineté économique de notre pays ?
