Chers résistants, chères résistantes, chers soutiens.

La journée de mardi dernier était un défi pour le mouvement des Forces Françaises de l’Industrie. Nous organisions en effet, pour la première fois, une journée complète de travail et de rencontre à Paris autour de nos sujets.
Pour ce faire, nous avons concentré les réunions de 3 de nos chapitres le même jour, histoire de permettre aux membres de nos clubs régionaux, qui fleurissent comme des guitaristes amateurs un soir de fête de la musique, le bruit en moins, d’assister à l’ensemble de nos réunions en un seul déplacement.
Autant vous dire que si l’idée était maline, sa réalisation a été épuisante. Mais grâce à la mobilisation de tous, au travail de notre équipe de permanents, et à l’enthousiasme de notre communauté, tout s’est remarquablement passé.

La journée a commencé par le déjeuner du « FFI Splendide »

Comme un hommage à une ancienne troupe de comédiens, elle réunit, par groupes d’une trentaine de convives, les plus gros industriels et les principaux financiers de nos adhérents. L’objectif de ces déjeuners est de valider (c’est-à-dire challenger, amender, illustrer, contredire) notre stratégie d’influence et d’actions dans les prochains mois. C’est-à-dire :
• Notre politique éditoriale : Quels sont les sujets que les industriels de nos territoires ressentent comme les plus brûlants. Quels industriels sont à mettre en avant via nos réseaux. Comment convaincre plus d’élus locaux et nationaux à mettre en place les conditions de notre réindustrialisation.
• Les thèmes de nos prochains événements. La multiplication de nos clubs régionaux va nous permettre d’organiser des tournées dans davantage de villes afin de marteler nos messages sur l’utilité sociale, sociétale et environnementale de l’industrie.
• Nos principales actions d’entraide : Mieux partager nos connaissances et nos contacts, mais aussi créer des dispositifs communs qui adressent les besoins de nos membres : trouver des fonds, des prestataires de qualité, des prospects, des entreprises à acheter, des repreneurs à qui transmettre…

Toutes les personnes photographiées ici sont des vainqueurs. Ça se voit sur leur tête.

Afin de ne pas donner trop de travail à nos convives, le Lab FFI, notre think tank, avait préparé quelques propositions. Elles ont été discutées et complétées avant d’être validées par un public aussi intéressé par nos débats que par le contenu de leur assiette. C’est dire.

Le principal thème abordé a concerné une question importante : vu le contexte actuel de notre pays, fallait-il que les Forces Françaises de l’Industrie se positionnent politiquement ?

Plusieurs industriels de notre réseau, ne croyant plus vraiment en la capacité de notre personnel politique à changer les choses, nous avaient récemment posé la question. Ne serait-il pas temps de composer une liste électorale d’entrepreneurs et de professionnels conscients que la richesse se crée d’abord et avant tout dans les entreprises et dans les territoires ?

N’est-ce pas parce que les gens qui ont les deux pieds dans la réalité du terrain ne prennent pas assez la parole que nous assistons, pantois, à des prises de décisions aux conséquences économiques néfastes ?

Après débats et discussions, nous avons estimé que l’heure de ce coming out n’était pas venue.
D’une part parce que nous ne sommes pas d’accord entre nous. Eh oui, aux FFI, nous nous enorgueillissons d’accueillir des gens aux convictions politiques diverses. Nous sommes fiers :

  • D’avoir des membres issus de mouvements syndicaux, qui viennent discuter (et s’engueuler, parfois) avec des patrons de PME.
  • Des gens très à gauche et d’autres bien plus à droite.
  • De recevoir des élus issus d’un arc-en-ciel de couleurs bleues, vertes ou rouges pour animer nos soirées.

En plus, chez les fondateurs, entre un gaulliste de gauche (on m’a certifié que ce terme voulait dire quelque chose) qui passe son temps à parler de collectif, un libéral qui n’ose plus le dire à force de se faire engueuler par des souverainistes de tous bords, et un troisième qui s’en fout, on n’est pas prêts de trouver un axe commun sur comment réformer la sécu, l’école ou l’armée, ni sur quel thème gesticuler en matière de politique internationale pour faire oublier que notre voix ne porte plus comme avant.

D’ailleurs, quand j’ai bien proposé qu’on remette du vin dans les cantines scolaires, histoire de détendre un peu les gamins éco-anxieux, on m’a dit que ça n’était pas une bonne idée. Alors franchement, si on n’est même pas d’accord sur ça… Autant éviter les sujets plus complexes.

Bref, ce n’est pas demain qu’on va faire une liste FFI pour siéger à l’Assemblée nationale.
Par contre, si rien ne change d’ici là, envoyer quelques députés au Parlement européen, histoire de voir siéger de vrais défenseurs de l’industrie française aux côtés des technocrates lobbyisés… pourquoi pas.
Là, pas besoin de s’occuper de sujets clivants et sociétaux qui passionnent les foules. On ne parlera que des sujets qui nous rassemblent : Refaire de la France un pays qui produit, qui cultive, qui construit et qui innove.

Mais voilà, les élections européennes, c’est dans longtemps. Et d’ici là, nous nous sommes convaincus qu’il y avait encore un espoir de faire bouger les lignes sans avoir à se jeter nous-mêmes dans une arène politique qui n’a jamais vu briller des entrepreneurs par le passé. Et ça n’est pas Elon qui va nous contredire sur ce coup.

Alors ? Comment faire bouger ceux qui sont aux manettes aujourd’hui ? En les influençant.
Pas par la fulgurance de nos idées. Il y a déjà beaucoup de think tanks et d’experts très compétents qui ont réfléchi aux mille et une façons de relancer notre industrie. Et tous ont un lien direct avec ministres, députés et grands partis.
Par contre, comme ils travaillent souvent dans la discrétion, les réformes de bon sens qu’ils proposent sont souvent ignorées par des politiques un peu trop sensibles à l’opinion pour s’emparer de sujets complexes, mal compris, contre-intuitifs et donc parfois impopulaires. Par contre, quand vous avez un impact sur l’opinion, parce que vous êtes beaucoup lus et que vous organisez plein d’événements en région relayés par la presse… il y a plus de chance qu’on vous écoute.

C’est d’ailleurs plus probablement parce que nous sommes très suivis que parce que nous disons des choses intelligentes que de plus en plus de partis politiques nous consultent. Pour :
• Nous faire relire leur programme sur l’industrie.
• Nous écouter avant de le rédiger.
• Obtenir notre avis sur un amendement, une proposition de loi ou le lancement d’une commission d’enquête parlementaire.

C’est paradoxal, mais nous pensons que le brouhaha qui règne actuellement au Parlement est propice à l’adoption de quelques mesures techniques capables de desserrer l’étau réglementaire qui étouffe nos industries.
Nous avons donc identifié 3 sujets à porter :
• Rester vigilants pour que la loi anti-fast fashion soit définitivement validée.
• Pousser pour que la loi TRACE, qui allège la loi ZAN, soit votée à l’Assemblée nationale afin qu’on puisse plus facilement construire des usines en France.
• Rendre la commande publique plus patriote. Elle l’est beaucoup moins qu’en Allemagne ou en Italie. Donc on peut mieux faire.

Ces sujets sont des sujets nationaux. Mais c’est à l’échelle régionale que nous espérons avoir les résultats les plus rapides.
Les élus régionaux, beaucoup plus proches du terrain et bien plus sensibles au sort des PME, ont aujourd’hui des politiques plus pragmatiques que notre État centralisé. Certains d’entre eux nous ont témoigné des marques d’attention qui nous laissent penser que nous pouvons nous impliquer à leurs côtés pour faire avancer les choses. Nous avons identifié les patronnes et patrons de région les plus dynamiques sur le plan industriel et allons leur proposer de travailler ensemble.

En plus de ces thèmes, nous souhaitons continuer à fédérer notre communauté d’investisseurs et en faire un appui aux politiques d’investissements de certaines collectivités dans les PMI et ETI locales. Parce qu’on n’a rien contre les startups et les gigafactories, mais les PMI et ETI au moins, on sait que ça marche. L’ouvrage « Réindustrialiser : le défi d’une génération » (en vente ici et partout ailleurs) de notre membre Olivier Lluansi, servira de base à nos travaux. Le METI vient de publier un travail remarquable qui en propose des implémentations concrètes. Donc, il n’y a qu’à se pencher. Bref, y a du boulot. On va donc s’y mettre tout de suite.

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