Vous n’avez pas encore pris vos places pour Arcachon La Plage aux Entrepreneurs ? Le 11 septembre, nous y célèbrerons les PME familiales. Dubourdieu en est un bel exemple.
À ceux qui ne voient dans l’héritage qu’une entorse insupportable à l’égalitarisme républicain, voici l’histoire du plus vieux chantier naval de France encore en activité. En espérant qu’elle vous convaincra que ces entreprises font la richesse et l’histoire de nos territoires.
On peut lire de belles phrases sur le site du Chantier Naval Dubourdieu : « Face à l’immensité, tout doit être parfait. Une maison peut avoir un défaut de fabrication. Mais c’est hors de question de se retrouver en pleine mer avec une malfaçon. »
L’histoire de cette famille de perfectionnistes commence en 1800. Un charpentier, Louis Dubourdieu, y fonde un chantier de construction de tilloles. Ces bateaux à rames servaient aux pêcheurs du Bassin d’Arcachon. Chaque client avait ses habitudes, alors, dès le début, Dubourdieu fait du sur-mesure.
Il y a, dans chaque région, des querelles ancestrales où rancune et légendes se mêlent avec malice. L’origine du nom Pinasse, un bateau typique du Bassin, en est une.
Certains prétendent qu’il descend du bois de pin. D’autres disent qu’il vient du droit de pinasse que percevaient les seigneurs testerins sur la pêche. La fiscalité française rythmait déjà la vie des entrepreneurs…
Quoi qu’il en soit, ces embarcations pour la pêche ou l’ostréiculture apparaissent au tournant du XXème siècle. Elles vont permettre au chantier de vendre des bateaux jusqu’en Bretagne.
Arrivent ensuite les Années folles. L’insouciance d’une génération qui a trop connu la guerre pour ne pas profiter de la vie, transforme certains trésors du territoire français en lieux de villégiature à la mode. La cote du Bassin d’Arcachon s’envole.
Le nautisme, affaire de marins jusqu’ici, devient un loisir, une passion pour des vacanciers fortunés.
Une nouvelle clientèle apparaît. Dubourdieu va alors transformer sa pinasse de travail en bijou de plaisance. Bois précieux, cuivre et laiton polis, moteurs à essence.
C’est à cette époque que des constructeurs du Bassin inventent le moteur marin : Chevillet, Castelnau, Couach. Tous sont devenus de grands noms. Dubourdieu, quant à lui, devient le spécialiste des pinasses automobiles.
Aujourd’hui, la part des bateaux de plaisance dans la production du chantier est majoritaire. Mais l’âme des pêcheurs et ostréiculteurs continue de flotter dans les allées du chantier.
Après 6 générations de Dubourdieu, en 2000, le chantier était sans successeur. L’aventure aurait pu s’arrêter là.

Alors, l’une des filles de la famille, Béatrice MARTIN, et son mari Emmanuel l’ont repris. Deux cents ans après sa création.
Les pinasses et l’aventure familiale ont donc pu poursuivre leur route. Ils viennent d’être certifiés Origine France Garantie.
Bravo à eux !