La souveraineté, ça commence avec le sol et le sous-sol. Comment la Chine tord le bras de Trump grâce aux terres rares.
Dans le brouhaha de nos combats politiques d’arrière-garde, on n’entend plus beaucoup les grands mouvements de notre vaste monde.
Et le principal d’entre eux, le grand jeu du moment, c’est la rivalité entre la Chine et les États-Unis pour le leadership mondial.
L’Amérique de Trump, qui se sent rattrapée, veut retrouver une dynamique de croissance qui lui permette de rester devant. Alors, elle essaie d’éliminer tout ce qu’elle juge récessif, à tort ou à raison. Des normes progressistes qu’elle accuse de ralentir l’économie, jusqu’aux guerres pour des alliés qu’elle n’aime plus trop et qui lui coûtent cher.
Trump veut également rebâtir la base industrielle qui a fait la prospérité et la puissance de son pays. En mettant fin, par droits de douane interposés, à un néolibéralisme qui a vu les grands groupes américains délocaliser leurs usines ailleurs. Notamment chez son principal rival, la Chine, dont son économie est devenue dépendante.
Pour cela, il frappe, il sanctionne, il rançonne. Après tout, les US sont le plus grand marché du monde. Et comme tout le monde veut y entrer, pourquoi ne pas en faire payer l’accès ? Surtout aux produits chinois.
Mais voilà, la Chine n’est pas d’accord. Et, prestige oblige, elle réplique.
Dans cette bataille de titans, sans doute Trump pensait-il disposer de l’arme la plus dissuasive (l’accès à son marché).
Mais, selon l’ancien ambassadeur de France Gérard Araud, la Chine de Xi vient de sortir la sienne : les terres rares.
Elles sont indispensables à tous ceux qui veulent fabriquer des voitures électriques, des batteries, des éoliennes ou des missiles.
Et, parce que leur raffinage est polluant, l’Occident, qui en avait le monopole, a peu à peu délocalisé leur production en Chine. Elle en produit aujourd’hui 94 %. Pour rappel, dans les années 1980, la France en était le premier producteur mondial !
Alors, quand la Chine a décidé d’en restreindre l’exportation, toutes les économies occidentales se sont mises à trembler.
« Si rien n’est fait, déclarait Gérard Araud sur LCI, l’industrie automobile allemande, victime collatérale de ce bras de fer, s’arrête dans deux semaines. »
Selon lui, la Chine se sert de ce rapport de force pour obtenir d’importantes concessions américaines. Et il semblerait qu’elle y parvienne.
Cet épisode est un rappel de plus pour reconstruire notre souveraineté économique. Et que cette dernière commence avec le sol et le sous-sol.
Nous parlerons :
– De hashtag#souveraineté alimentaire le 5 novembre lors de notre soirée FFI Paris. Inscription en dessous.
– De notre difficile retour à l’exploitation de notre sous-sol. Le 12 novembre, aux ATELIERS SOUVERAINS – FFI SUD LORRAINE (cliquez sur ce lien). Avec Bruno Jacquemin, délégué général d’A3M – Alliance des Minerais, Minéraux et Métaux, qui regroupe les entreprises minières françaises.