Vous souvenez-vous des annonces de nos prévisionnistes en chef lors de l’élection de Giorgia Meloni ? Ils prédisaient l’apocalypse transalpine sous quelques mois.
Deux ans plus tard, l’économie italienne vole de bonne nouvelle en bonne nouvelle. Pendant que la nôtre continue de s’enfoncer.
Bien sûr, l’Italie reste fragile.
Sa dette publique culmine à 135 % du PIB. La croissance patine. La crise démographique s’aggrave. Mais que de chemin parcouru !
Après être entrée dans le top 5 des pays exportateurs du monde.
Après avoir fortement réduit le déficit de ses comptes et réduit sa dette (140 % du PIB en 2022).
Après avoir vu ses taux d’intérêt revenir au niveau de ceux de l’arrogante France.
Voici que la note de sa dette souveraine a été relevée de BBB à BBB+.
L’Italie, longtemps montrée du doigt en Europe pour ses finances fragiles prend sa revanche.
Rome savoure, écrit Le Figaro : « Cela couronne tant de travail sérieux et discret », s’est félicité le ministre de l’Économie Giorgetti.
Giorgia Meloni a renchéri, lit-on dans Les Échos. Elle évoque « des finances publiques équilibrées, des décisions budgétaires responsables, une économie renforcée grâce à la hausse de l’emploi ».
Fitch justifie ce relèvement par :
• Des « améliorations structurelles des rentrées fiscales ».
• Un « contrôle rigoureux des dépenses ».
• Un « environnement politique stable ».
La presse italienne parle d’une « revanche des PIGS ». Cet acronyme péjoratif désignait Portugal, Italie, Grèce et Espagne à l’époque où ils accumulaient les déficits. Tous voient aujourd’hui leur note relevée, preuve de leur discipline budgétaire.
Mais comment ont-il fait ?
Ils ont mis de coté leurs querelles politiques politicienne et ont réformé leur État. Pour le rendre moins dépensier et plus efficace.
Alors qu’elle n’est clairement pas de son bord, Meloni a su écouter les conseils de Mario Draghi.
Elle a adapté son programme à la réalité de l’Italie en faisant tout pour redresser la compétitivité de ses entreprises.
Bref, avant même la publication du rapport Draghi en Europe, elle en a appliqué les principales conclusions.
Au lieu de se demander s’il ne faudrait pas taxer un peu plus les riches. Elle cherche à les attirer par un forfait fiscal attractif. Ils viennent ainsi consommer et investir chez elle. Oui, je sais, ça va vous faire crier.
Au lieu d’estimer que toute transmission d’entreprises familiales est un affront à l’égalitarisme républicain. Elle continue de les protéger en ne les taxant pas. Comme en Allemagne.
Mais, vous allez me dire : à chacun sa spécialité.
La France produit plein d’économistes taxophiles. L’Italie préfère fabriquer des Entreprises de Taille Intermédiaire familiales qui produisent en Italie et exportent dans le monde.
Chaque peuple choisit ses combats économiques. Et les conséquences qui vont avec.