Agir. Nous rappelons-nous du sens de ce mot ? Il consiste à prendre en main pour de vrai des sujets dont on a vraiment les moyens de s’occuper. Il est parfois moins plaisant que de commenter des événements polémiques et lointains sur lesquels on a perdu tout pouvoir d’intervention. Mais il peut régler quelques problèmes pratiques, stratégiques même.
Olivier Lluansi n’a pas écrit les choses comme ça. Mais un de ses récents commentaires concernant la vente de la filiale d’EDF spécialisée dans la blockchain et le calcul haute performance allait dans ce sens.
« La date de fuite (de l’information) est sans doute délibérée. Au cœur de l’été, sur un malentendu, ça peut marcher », écrivait-il, taquin, sur LinkedIn.
Car, alors que nous étions occupés à bronzer en commentant l’actualité des conflits armés qui nous entourent, cette vente se dessinait. Une vente que nous aurions pu empêcher tout seuls. Sans ONU, sans coalition, ni déplacement à Washington. Simplement en décidant de prendre notre destin en main.
Rendons à César ce qui est à Antoine Armand. C’est le député de Haute-Savoie qui a réagi le premier.
« Il y a environ un an, EDF déléguait une partie de son inventaire industriel à Amazon Web Services… en rappelant que le stockage et les activités stratégiques restaient gérées par sa filiale Exaion. Une pépite française du calcul haute performance, qui joue un rôle clef dans le parc hydroélectrique national. »
« Et l’on apprend au cœur de l’été la cession des 2/3 d’Exaion à un fonds américain spécialiste du bitcoin ? Allons-nous brader les pépites tech souveraines qui grandissent en France ? »
Olivier Lluansi a remercié l’ex-ministre d’avoir sommé le gouvernement de s’expliquer. Mais, pour lui, ce dossier souligne « l’absence de ligne directrice » de notre politique de souveraineté.
Car, pour un qui arrive jusqu’à l’opinion, « combien de dossiers similaires passent sous les radars ? Un jour stratégique, le lendemain vendu. »
« Comment prétendre qu’on agit quand on n’a pas anticipé ? Pourquoi l’épargne des Français n’a-t-elle pas été mobilisée pour un fonds souverain ? »
Cela aurait effectivement permis à des Français de racheter ces entreprises au lieu de laisser la main aux Américains.
Eh bien, figurez-vous qu’aux FFI, on s’est emparé de cette thématique.
Nous parlerons justement du financement de notre souveraineté le 16 septembre lors de l’événement de notre club FFI parisien (inscription sur notre site et en bas de ce texte).
Nous recevrons deux experts de l’IA et de la tech pour parler souveraineté numérique : Arno Pons, DG du Digital New Deal Foundation, et Alexandre Zapolsky président de LINAGORA.
Lors de l’afterwork qui précèdera notre dîner, notre communauté d’investisseurs recevra deux patrons de PME du secteur de la défense.
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