Connaissez-vous l’histoire saugrenue de ce peuple qui s’indigne chaque fois qu’une de ses entreprises est achetée par un fonds américain ? Sans jamais contribuer à financer les outils qui pourraient éviter cela.

Cette histoire n’est pas drôle, en réalité. Parce que ce peuple, c’est le notre. Nous plaçons l’essentiel de notre immense épargne dans l’immobilier et les livrets d’épargne garantis par l’État. Mais pas dans notre économie réelle.

Consolons-nous, tout de même. Nos cousins européens ont une attitude similaire.

La Commission européenne estime en effet que près de 10 000 milliards d’euros, soit 70 % de l’épargne des ménages, dorment sur des livrets peu productifs. Une richesse qui s’érode, parce qu’elle rapporte peu. Et qui ne profite ni à l’investissement ni à la compétitivité européenne.

Pour y remédier, Ursula von der Leyen a présenté le Compte d’épargne et d’investissement européen (CEI). C’est un livret permettant d’investir dès 10 € par mois dans des actions, obligations ou fonds européens. Ce produit pourrait flécher 1 200 milliards d’euros d’investissements supplémentaires vers l’économie réelle. Les Échos nous apprennent qu’il sera soutenu par des incitations fiscales laissées à la main des États membres.

Bruxelles veut ainsi créer une véritable union des marchés de capitaux, aujourd’hui trop fragmentée. Car les réglementations et fiscalités nationales empêchent encore une PME française de se financer aisément en Europe.

Résultat : des start-up comme Mistral AI ou Qonto doivent lever leurs fonds aux États-Unis.

Certains pays disposent déjà d’outils similaires, comme le PEA. Mais la Commission souhaite renforcer ces dispositifs grâce à des déductions ou simplifications fiscales.

Ceci permettrait, de surcroît, d’endiguer la fuite annuelle de 300 milliards d’euros d’épargne européenne vers les marchés américains.

Car oui, c’est assez paradoxal, mais nous préférons généralement investir dans les actions américaines que dans nos PME nationales. Si bien que l’épargne européenne finance davantage les entreprises américaines que notre propre économie.

Aux FFI, nous ne pouvons que saluer cette initiative.

Comme vous le savez, nous organisons régulièrement des campagnes de financement de PME et startups industrielles made In France.

Récemment, avec Raymond BOCH, qui gère notre club de business angels, nous vous avons parlé de Skydrone Robotics et de Fénix Evolution.

N’hésitez pas à nous rejoindre pour investir avec nous. Car le patriotisme économique, ce n’est pas uniquement s’indigner quand un de nos fleurons se fait racheter. C’est construire les réseaux et les véhicules financiers indispensables à notre souveraineté.

La souveraineté, ça ne se décrète pas. Ça se construit.

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