Avec 2 % de croissance et un excédent budgétaire, l’économie portugaise engrange les bénéfices de ses réformes structurelles.

Quand l’arrogante France daignera-t-elle prendre exemple sur ses voisins ?

Après la diffusion d’articles récents sur la bonne santé économique de l’Espagne et de l’Italie, nous ne résistons pas à la tentation d’annoncer que… L’économie portugaise fait aussi bien. Et ce, pour les mêmes raisons.

Le gouvernement conservateur de Luís Montenegro vient d’annoncer une croissance de 2 % en 2025. Pour 2026 ce sera 2,3 %.

Il prévoit également des excédents budgétaires de 0,3 % du PIB en 2025 et 0,1 % en 2026. Ce qui, après les +0,5 % en 2024 et +1,2 % en 2023, ne fait que confirmer la maîtrise budgétaire du pays.

Selon Les Échos, la dette publique portugaise devrait passer en dessous de 88 % en 2026.

Pour mémoire, elle avait effrayé les marchés financiers lors de la terrible crise de 2010. Elle était passée de 67 % du PIB en 2007 à 130 % en 2014. À titre de comparaison, la nôtre ne cesse de monter. On l’attend à 118 % du PIB en 2026.

Les bons résultats macroéconomiques portugais permettent au pays :

– De donner un nouveau coup de pouce au salaire minimum (+5,2 %).

– De débloquer 930 millions d’euros d’investissements dans le parc de logement public afin de soutenir l’offre locative à tarifs modérés.

– Tout en baissant les impôts des ménages.

On peut donc faire du social une fois qu’on a fait ce qu’il fallait pour faire repartir l’économie.

Samedi, sur France Inter, Stephane Boujnah, patron d’Euronext, a déclaré : « Ils (les pays du sud de l’Europe) ne comprennent pas pourquoi nous avons des difficultés à faire ce qu’eux ont fait. »

« Ces pays-là (Espagne, Portugal, Italie, Grèce) étaient les parias. Quinze ans après, ils ont réduit massivement leurs dettes. Trois d’entre eux sont même en excédent budgétaire primaire. »

Tous ont fait « trois ou quatre choses de la même manière. La retraite est passée à 65 puis 67 ans. La TVA a dépassé 20 %. Les dépenses publiques ont été réduites. Vous avez 300 communes au Portugal et 300 communes en Grèce. Et les dépenses de santé se sont concentrées sur ce qui n’est pas de la dépense de confort. »

« Et vous avez eu un effort pour allonger la durée du travail, la quantité de travail pour augmenter la croissance. »

Stephane Boujnah a rappelé que ces mesures ont été prises par des gouvernements de droite et poursuivies par des gouvernements de gauche, ou le contraire. Chacun a laissé tomber son idéologie pour se saisir du pragmatisme qui a sauvé leur économie.

L’économie française, elle, continue de patiner. Et on parle :

– De suspendre une réforme qui fixe le départ en retraite à 64 ans.

– De taxer les propriétaires d’entreprises de taille intermédiaire.

À votre avis, on est meilleurs que tous les autres ? Ou on est dans le déni ?

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