Nicolas Dufourcq : « Des impôts en plus pour les industriels, c’est des robots en moins pour nos usines ».
Vous voulez comprendre pourquoi l’industrie française a tant dévissé depuis quarante ans ? Écoutez les interventions et lisez les livres de Nicolas Dufourcq.
Dans cette interview sur LCI, il revient sur les causes du manque de compétitivité de l’industrie française.
« Pourquoi les usines françaises sont-elles beaucoup moins robotisées et moins productives que les italiennes et les allemandes ? »
Parce que la fiscalité sur les entreprises industrielles, les entrepreneurs et la production est beaucoup moins forte dans ces pays que chez nous. Elle est deux fois moins forte en Allemagne, rappelle le patron de Bpifrance.
Il souligne ainsi le paradoxe d’une classe politique qui, pour faire plaisir à son électorat, dit qu’elle est pour la hashtag#réindustrialisation… tout en votant des budgets qui handicapent nos industriels.
Il estime que le débat sur les aides aux entreprises, qui a occupé une partie de l’année 2025, est une opération de désinformation. Selon lui, les sénateurs qui ont avancé ces chiffres additionnent des choses de nature très différente afin de faire gonfler artificiellement ces sommes.
Il est vrai que cela permet à certains partis :
– De faire passer les entreprises pour des acteurs économiques surassistés et jamais contents.
– De faire oublier que ce sont les entreprises qui créent la richesse. Et que c’est sur cette richesse que sont prélevées les sommes qui financent la fonction publique et les solidarités nationales. Pas le contraire.
« Ils y ont mis les prêts accordés par la Banque publique d’investissement. C’est n’importe quoi ! », s’agace Nicolas Dufourcq.
Ils y ont mis aussi la réduction des charges sociales, poursuit-il. « Ils veulent les retirer ? Très bien ! Mais alors, vous aurez 30 Brandt. »
Et ça, c’est très important.
Nous, Français, avons l’habitude de nous indigner des conséquences de politiques que nous contribuons à mettre en place.
Parce que nous demandons à nos responsables politiques toujours plus de droits, d’avantages et de protection, cela :
– Fait monter les prélèvements sur les entreprises.
– Qui finissent par ne plus être compétitives, par perdre des marchés et déposer le bilan.
En cela, nous sommes bien le pays de Bossuet.
Merci à Nicolas Dufourcq pour ces rappels. Le jour où ces évidences seront dans la tête de tous les Français, nous aurons peut-être des débats budgétaires plus réalistes et une politique économique plus performante.
Il y a encore du boulot !
Nicolas Dufourcq : plus d’impôts pour l’industrie, c’est moins de robots et moins de compétitivité
