Les prothésistes dentaires français laminés par la concurrence chinoise : le cri de désespoir d’un entrepreneur devant le Sénat.

Il y a des moments où la réalité industrielle ne se raconte pas avec des graphiques ou des tableaux Excel.

Elle se raconte avec une voix. Une voix qui connaît le terrain, les équipes, les machines, les contraintes quotidiennes.

Cette voix, c’est celle de Laurent Munerot, artisan prothésiste dentaire et Président de l’Union Nationale Patronale des Prothésistes Dentaires UNPPD, invité au Sénat pour parler d’un secteur qu’on connaît peu : celui des laboratoires de prothèses dentaires français.

Et pourtant…
Ce secteur est un condensé de tout ce que traverse l’industrie française.

Pour situer : les laboratoires de prothèses dentaires sont des entreprises hautement qualifiées. Des techniciens capables de produire des pièces sur-mesure, avec une précision sans marge d’erreur. Un savoir-faire rare, lentement construit.

Mais en deux ans, la filière a encaissé un choc que peu d’industries supporteraient :
• 800 entreprises perdues sur les 3 800 existantes.
• 3 000 emplois envolés.
• Pendant que les importateurs qui se fournissent en Chine doublent leur chiffre d’affaires. Et eux ne sont soumis à aucune des contraintes que notre administration fait peser sur les PME qui produisent en France.

C’est l’éternel problème de clause miroir que l’on voit à l’œuvre dans beaucoup d’autres secteurs industriels, mais aussi dans l’agriculture où des produits alimentaires qui seraient interdits en France sont importés en masse du Brésil et d’ailleurs. hashtag#Mercosur

2 mondes qui ne jouent pas avec les mêmes règles Les laboratoires français investissent lourdement dans la traçabilité, la conformité, les normes européennes. Ils doivent installer, vérifier, consigner, contrôler, investir à nouveau.

Mais les produits importés, eux, entrent sur le marché sans taxe, sans contrôle, sans équivalence réglementaire. Impossible pour l’ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé d’auditer une usine à Pékin.

Beaucoup plus simple, en revanche, de contrôler un atelier à Lyon ou à Bordeaux.

Ce déséquilibre, Laurent Munerot le résume en une phrase : « Soit je deviens importateur, soit j’arrête ce métier. »

Quand un acteur de terrain en arrive à cette conclusion, c’est qu’il ne reste plus beaucoup d’espoir.

Beaucoup d’industriels français reconnaîtront ce schéma :
• normes de plus en plus strictes,
• concurrence internationale libérée de contraintes,
• montée des importations,
• et des métiers entiers qui s’érodent, non pas faute de qualité… mais faute d’équité.

Ce n’est pas une plainte.
C’est un signal pour tous ceux qui croient encore à la valeur d’un savoir-faire local, traçable, exigeant.

Protéger nos filières, ce n’est pas refuser la mondialisation, c’est rappeler que l’innovation, l’exigence et les compétences méritent un terrain de jeu équitable.

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