Notre industrie a plus besoin de réformes que d’encouragements.

Aujourd’hui s’achève le MIF Expo – Le Salon du Made in France. Les allées sont pleines, les exposants vendent. Et c’est bien. Car ce salon, créé par Fabienne Delahaye à une époque où le fabriqué en France était vu au mieux comme ringard, au pire comme poujadiste, est devenu un phare.

Mais voilà, les phares brillent d’autant plus que la nuit est sombre.

Car, si consommer français est devenu un acte de résistance, c’est que notre industrie s’est repliée. Pas parce qu’elle n’a pas combattu, mais parce que notre politique économique a joué contre elle.

Nos décisions, trop empreintes d’idéaux par ailleurs incompatibles (justice fiscale et climatique vs libre-échangisme), ont entraîné sa baisse de productivité.

Pour compenser, nous avons monté, autour des consommateurs que nous sommes, des barrières morales. Construites à grands renforts de prêches RSE — à l’école, dans les fresques d’entreprise, à la télévision — on pensait qu’elles éloigneraient les produits fabriqués dans des pays qui ne respectent ni l’environnement ni les droits sociaux que nous chérissons.

La stratégie était audacieuse. Le combat était noble. Mais nous l’avons perdu.

Notre ligne Maginot éthique se traverse aujourd’hui aussi facilement qu’un colis #Shein traverse nos frontières.

Bilan : en voulant protéger nos idéaux, on a sacrifié nos ateliers… Avant d’abandonner nos idéaux, qui ne sont plus aujourd’hui qu’hypocrisie.

Sur ce plan, les chiffres sont sans appel.

Selon RSE Magazine, 70 % des Français achètent encore de la fast fashion, tout en jurant vouloir consommer responsable. Face au style, au prix et à la disponibilité, les critères éthiques, eux, ne pèsent que 5 % de la décision d’un achat.

Les Échos rappelaient le 5 novembre dernier que 6 jeunes sur 10 citent le prix comme principal frein à leur consommation made in France. Ces jeunes pour qui on a retiré des cours de maths pour qu’ils puissent suivre des leçons de RSE. Ceux qui font des manifs, bloquent les lycées, avant d’aller chez Shein.

Chers amis, réindustrialiser ne sera possible que si on revient sur les choix qui ont provoqué la désindustrialisation. On peut défendre des valeurs sans qu’elles soient absolues. On peut avoir une morale sans être moralisateurs.

L’industrie, c’est pragmatique et mécanique. C’est de la physique. Elle demande de la matière, de l’énergie, du travail et de l’investissement. Si tout cela coûte plus cher et est plus compliqué qu’ailleurs, à force de normes, de lois et de fiscalité, la morale ne suffira pas à inverser la courbe.

Nos élus le savent. Ils ont tous défilé au Salon du Made in France ces derniers jours, avant de se retourner voter des taxes industricides.

Alors, en attendant que certains d’entre nous, entrepreneurs, se dévouent pour les remplacer, agissons.

Achetons les produits des industriels qui résistent ! Investissons dans leurs #PME pour les aider à devenir plus compétitives.

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