Allez, vous reprendrez bien un peu de Bellity pour meubler vos temps calmes de vacanciers alanguis. L’intégralité de son interview est ici : https://lnkd.in/erT44fKy

Patrick le dit lui-même : Il a eu la chance de commencer sa carrière d’ingénieur dans une France industrialisée aux compétences reconnues dans le monde.

Après la guerre, souvent partis de rien, des techniciens, des ouvriers, des ingénieurs sortis du rang ont créé leurs ateliers. En quelques décennies elles sont devenues des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) puissantes qui faisaient la fierté de leurs dirigeants et de territoires entiers.

Dans le même temps, avec l’augmentation de la conflictualité sociale, les grands groupes de l’automobile comme Renault ont décentralisé leur production.

Des sites comme celui de Boulogne-Billancourt concentraient une part importante de leur puissance de production d’un constructeur, en un point. En cas de blocage, c’était toute l’entreprise qui s’arrêtait.

Alors, pour limiter ce risque, ses dirigeants ont pris la décision de le fermer progressivement.

Ce type de grands groupes a alors délégué à des usines régionales en leur possession et à des sous-traitants, des pans entiers de leur production. Puis, ils ont vendu les usines régionales. Ce système, c’est le « carve out ».

C’est ainsi que les PME industrielles sous-traitantes créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ont pu accroître leurs volumes d’activité.

Mais toutes ne se sont pas adaptées assez rapidement. Ne se diversifiant pas assez, elles ont donc souffert des changements de politique des grands groupes. Elles sont alors passées d’actionnaire en actionnaire, de dépôt de bilan en dépôt de bilan.

Avec la multiplication des lois, des contraintes, des taxes et des règlements qui se sont accumulés à partir des années 1980, ces derniers voyaient que la productivité et le coût du travail allaient souffrir en France. Alors, ils se sont organisés pour y faire face. Peu à peu, ils ont installé des usines ou trouvé des sous-traitants à l’étranger.

Quand la loi sur les 35 heures est arrivée, Patrick BELLITY la considère comme le coup de grâce de la désindustrialisation de notre pays, les grands groupes étaient prêts.

Leurs services achat et supply chain ont « poussé les feux » dans les pays plus compétitifs, réduisant les commandes en France.

Les PME et les ETI qui produisaient 100 % en France n’avaient pas leur capacité d’adaptation. Eux se sont pris de plein fouet la hausse de leurs coûts (sociaux et fiscaux) et la baisse des commandes.

Les grands groupes en ont tiré de meilleures marges et de grands bénéfices. Les PME et les ETI ont vu les leurs s’effondrer. Beaucoup en sont mortes. Dans une indifférence qui n’a même pas troublé les débats idéologiques en cours.

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