C’est le titre d’un bel article de L’Express.

On y lit que, malgré notre retard sur le marché des semi-conducteurs, rien n’est perdu. L’Europe et la France peuvent encore changer la donne. À condition qu’elles jouent à fond leurs atouts.

Le marché mondial des semi-conducteurs est aujourd’hui de 681 milliards de dollars. Et il croit à toute vitesse. Malheureusement, l’Europe ne pèse que 10% d’un marché dominé par les États-Unis, la Chine et Taïwan.

Mais voilà, quelques fiers Mansonniens (qui habitent à Maisons-Laffitte) ont décidé de changer la donne. (Je me suis documenté, on ne dit pas les Maison-Laffitistes. Ni les Maison-Laffitiens. Moi aussi je suis déçu.)

L’entreprise française SiPearl, fondée en 2019, a conçu, selon L’Express, des puces haute performance destinées aux supercalculateurs et aux data centers.

Et c’est heureux, car même les construits en France, ceux qui vont héberger nos IA préférées, dépendent de puces américaines. Les fameuses Nvidia, notamment. Et « 0 % des processeurs de nos supercalculateurs sont européens », déplore Philippe Notton, PDG de SiPearl.

Avec sa première puce Rhea1, gravée en 6 nanomètres, basée sur ARM et intégrant 61 milliards de transistors, SiPearl compte équiper Jupiter. Ne voyez aucun rapport avec notre Président de la République. Il s’agit du nom d’un super calculateur européen.

SiPearl entend également profiter des 200 milliards d’euros d’investissements annoncés dans les data centers européens.

Les enjeux sont économiques, technologiques et souverains. Car des secteurs sensibles comme la santé, la cybersécurité ou la défense utilisent encore des puces étrangères. Notamment la dissuasion nucléaire française.

Philippe Notton entend proposer une alternative souveraine aux acteurs actuellement sur ce marché.

L’histoire de SiPearl est palpitante. Elle a frôlé la mort en 2024 et est entrée en procédure de conciliation. Puis, elle a rebondi remarquablement grâce à une levée de fonds de 130 millions d’euros. L’Union européenne, le fonds French Tech Souveraineté et Cathay Venture (Taiwan) ont cru au potentiel de cette pépite.

Comme quoi Patrick BELLITY a raison de dire qu’on devrait plus s’intéresser aux entreprises qui se mettent sous la protection des tribunaux de commerce. Il y a de belles sociétés à sauver.

Aux FFI, on aime bien la production dans nos territoires. Et, malheureusement, SiPearl est une entreprise fabless. C’est-à-dire qu’elle sous-traite la fabrication de ses produits au Taïwanais TSMC.

Mais saluons cette belle réussite française. Et espérons que les appels du président Macron, qui souhaite voir TSMC créer une usine en France, soient entendus.

Notre souveraineté industrielle a grand besoin de notre souveraineté numérique. On en parlera le 11 septembre à Arcachon La Plage aux Entrepreneurs et lors de notre prochain événement parisien. (Inscrivez-vous ici)

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