Une partie de l’opinion française n’aime pas vraiment nos usines. Notamment pour des raisons environnementales.
Alors, pour la rassurer, nos gouvernants successifs ont mis en place des freins à notre réindustrialisation. On en parlera d’ailleurs lors de nos événements le 3 juillet à Lille et le 8 à Clermont-Ferrand. (Inscription sur notre site).
Des freins utiles mais parfois trop serrés. Qui oublient que ce qui n’est pas produit chez nous en circuit court par des ouvriers couverts par la Sécu est importé d’ailleurs. De pays aux pratiques bien plus sales que les nôtres. C’est un peu bête, mais c’est ainsi.
Or, des solutions pouvant concilier réindustrialisation et décarbonation existent.
Certaines sont sous nos pieds. Notamment dans les immenses gisements d’hydrogène naturel découverts en 2023 en Lorraine.
Dans un ancien bassin minier, à Folschviller, se trouve « le plus grand gisement d’hydrogène naturel au monde ».
Tellement grand qu’il pourrait changer la trajectoire énergétique et industrielle de la France. Tout en contribuant massivement à la baisse de nos émissions de CO₂.
Car l’hydrogène est une énergie qui n’en émet pas.
Estimée à 46 millions de tonnes, il représente plus de la moitié de la production mondiale actuelle.
La Française de l’Energie est en train de valider son potentiel.
Mais, les gisements de courage politique étant visiblement moins profonds que ceux d’hydrogène, les autorisations d’exploitation tardent. Tout comme la simplification du code minier, maintes fois promise et si longtemps retardée. On espère tout de même que l’exploitation débutera dans les prochaines années.
Cette lenteur n’a pourtant pas remis en cause la dynamique des acteurs lorrains.
Le programme REISOL, par exemple, – pour « REInvestir le sous-sol » – a été officiellement lancé il y a quelques jours. Les annonces viennent d’être faites depuis la mine de sel de Varangéville, à quelques km de Folschviller.
Bel exemple de partenariat public-privé, REISOL implique la PREFECTURE DE MEURTHE ET MOSELLE, l’ADEME, l’Université de Lorraine et plusieurs industriels (Vicat, Novacarb, NaTran, Sofidel…).
Ce programme de cinq ans vise à cartographier l’ensemble du potentiel énergétique souterrain des environs. Hydrogène naturel, mais aussi géothermie, lithium, hélium. Ainsi que les capacités de stockage de chaleur, de CO₂ ou d’hydrogène qu’offre le département.
Dans une région qui a tant souffert de la désindustrialisation, l’hydrogène blanc fait figure de nouvelle frontière. Il offre des perspectives de reconquête industrielle considérables. Elle aura des impacts sur l’emploi, l’innovation et la souveraineté énergétique française.
L’ensemble des acteurs locaux en sont conscients. Reste à aller jusqu’au bout de la démarche.