On en parlera lors des événements de nos clubs FFI de Lille, le 3 juillet, consacré aux freins à notre réindustrialisation. Et de Clermont-Ferrand, le 8 juillet. (Inscriptions sur notre site).
Patrick Pouyanné souligne ici les effets néfastes de l’inflation réglementaire concernant l’environnement. Et plus largement concernant la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
C’était à l’occasion de la commission parlementaire pilotée par Charles Rodwell et Alexandre Loubet.
Patrick Pouyanné la considère comme l’un des principaux freins à la réindustrialisation de notre pays :
– Parce qu’elle est en passe de devenir un facteur majeur de complexité administrative en France. Non, la CSRD n’est pas quelque chose de simple que les grandes et petites entreprises font aisément. Pour TotalEnergies, c’est 350 pages de rapport que, selon son PDG, personne ne lit.
– Mais aussi parce qu’elle est de plus en plus porteuse de risques pénaux pour les dirigeants d’entreprises. Notamment sur des notions qu’ils sont « absolument incapables d’évaluer ».
Comme faire porter la responsabilité d’éventuelles violations des droits humains par des prestataires de rangs 2 ou 3. C’est-à-dire jusqu’à des prestataires de prestataires qui sont vos prestataires.
Patrick Pouyanné a rappelé que ces éléments commençaient à peser lourd dans les décisions d’investissement industrielles. Et donc, que les entreprises et les investisseurs procédaient à des arbitrages en la défaveur des pays les plus tatillons en la matière.
Il n’a pas critiqué l’objectif de ces mesures, qu’il considère comme « louable ». Mais :
– La culture technocratique européenne.
– Alourdie d’une habitude française à vouloir faire encore plus et plus vite que les autres en matière administrative. Il parle ici de « surtransposition ». C’est-à-dire prendre une directive européenne. La rendre encore plus contraignante. Puis la faire passer dans notre loi nationale avant d’y être obligé.
– Et d’une bonne pincée de défiance concernant les entreprises qu’il faudrait toujours contrôler plus.
… Ont pour conséquence de faire d’une bonne intention un enfer administratif. Un enfer qui finit par nuire à la cause qu’il est censé défendre.
Rappelons ici qu’une usine qui ne s’ouvre pas en France (ou un champ qu’on ne cultive pas) s’ouvre :
– Dans des pays au mix énergétique et aux normes RSE bien moins bonnes.
– Qu’il faut ensuite ramener le produit jusqu’à nos consommateurs. bilanCarbone.
– Le tout sans créer d’emploi ni de richesse chez nous.
Ainsi, comme souvent dans l’histoire de l’humanité, y a-t-il des gens qui, voulant faire le bien, font beaucoup de mal.
L’intention ne fait pas tout. La qualité de l’exécution est clé.
On évoquera ce sujet le 3 juillet avec le club FFI de Lille et le 8 à Clermont-Ferrand. Inscrivez-vous sur notre site.