Qu’il est bon d’écouter les réponses des patrons aux questions des députés. On ne tourne pas autour du pot, on est dans le concret… Ils donnent des chiffres clairs, des retours d’expériences pratiques.
On est loin des débats idéologiques où on ne sait jamais si ce qui est dit est vrai, et si ça marche à la fin. Là, on voit les impacts réels de nos décisions politiques.
Bref, c’est du concret.
Et parmi les grands patrons, Patrick Pouyanné occupe une place particulière. Par son franc-parler, notamment. Il dit les choses. Sans détour.
Devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale pilotée par Charles Rodwell et Alexandre Loubet, on lui a demandé d’identifier les freins à la réindustrialisation.
La réponse du PDG de TotalEnergies n’a pas évité les sujets qui fâchent, à la différence du dernier documentaire de France 5 consacré à l’industrie.
Ces freins sont les mêmes qui ont fait plonger notre industrie :
– Coût du travail.
– Fiscalité.
– Complexité administrative.
Ces trois freins complétés récemment par deux autres :
– Raréfaction du foncier.
– Coût de l’énergie.
Patrick Pouyanné a commencé son exposé par le temps de travail et le coût du travail. Je diffuserai bientôt d’autres extraits de son audition sur les autres freins.
Le PDG de TotalEnergies n’a pas hésité à rappeler :
– Qu’entre coût et temps de travail, il doit dépenser 40 % de plus en personnel pour faire tourner une raffinerie en France qu’en Allemagne.
– Qu’il a remarqué que la baisse du poids de l’industrie française s’est accélérée avec l’adoption des lois sur les 35 h. Comme le disent Patrick BELLITY et beaucoup d’autres patrons qui dirigeaient des PME et ETI à l’époque.
– Que cela nuit à la hausse des salaires moyens en France. Car, comme le répète à loisir Gilles ATTAF, cofondateur des FFI : Les employés de l’industrie gagnent en général mieux leur vie que dans les services. Plus de salariés de l’industrie, c’est donc plus de gens mieux payés.
– Que le CIR (Crédit Impôt Recherche), décrit par certains partis comme « un cadeau aux patrons », n’est en réalité qu’une restitution des trop lourdes cotisations sociales que paient les entreprises.
Il termine d’ailleurs par cela, contribuant ainsi à un débat qui monte en puissance dans notre société. On fait porter le financement de notre modèle social sur les entreprises.
C’est pour cela que :
– Le travail coûte cher chez nous.
– Que la productivité de nos entreprises souffre face à leurs concurrentes internationales.
– Que de plus en plus de salariés se plaignent d’une rémunération trop basse alors que les patrons se plaignent d’un coût du travail trop haut.
« Il y a sans doute ici un modèle à interroger », conclut le grand patron.
Je sais que ce débat est très politisé, mais vos avis m’intéressent. Car on bosse sur le sujet via notre Lab FFI.