Selon Marie-Pierre de Bailliencourt : pour faire face à ses concurrents « Il faut que l’Europe sorte de la naïveté »… et de ses réflexes bureaucratiques.
Montrer la voie vers la décarbonation de l’économie au reste du monde est une noble cause.
C’est sans doute dans ce but que l’Europe a inventé la CSRD. Cette directive européenne impose un reporting de durabilité à ses entreprises, afin d’encourager celles qui se comportent bien, et de dissuader les autres.
« C’est une belle idée », rappelle la directrice générale de l’Institut Montaigne.
« Ça me fait penser aux droits de l’homme et à la démocratie qu’on veut transposer partout (dans le monde). »
Selon la patronne de ce think tank, l’Europe et la France pensent qu’en se comportant en bons élèves, elles vont montrer l’exemple et inspirer le monde.
Sauf que ça ne se passe pas comme cela.
Les grandes puissances extra-européennes refusent d’y entrer ou, pire, « l’utilisent contre nous pour nous vendre leurs composants de décarbonation » (la Chine).
Si elle considère qu’il « ne faut pas du tout y renoncer », Marie-Pierre de Bailliencourt souhaite que l’Europe sorte de sa naïveté en la matière.
Il faut « simplifier de manière drastique » la CSRD et « arrêter cette ingénierie bureaucratique, administrative, complètement hallucinante ».
Bref, au moment où il est question de revoir son contenu et d’arrêter d’empiler les normes prudentielles, environnementales et sociétales qui ralentissent tant nos entreprises, souvenons-nous que simplifier, ça n’est pas renoncer à nos valeurs. Simplifier, c’est ajuster. C’est rendre l’esprit d’un dispositif économiquement et socialement supportable. Le rendre durable, en quelques sortes.
L’excès est mauvais, en tout. Il faut de la mesure : Gardons ce principe, mais rendons le vivable. Tout le monde peut faire un pas vers l’autre.