Le groupe français Rossignol a annoncé la fermeture de l’usine Dynastar de Sallanches (Haute-Savoie). Active depuis 1963, elle était la dernière à fabriquer des skis en France.

Christophe DIVI, l’un des membres de notre club FFI, nous a proposé un jour de soutenir son initiative. Il souhaite faire des JO d’hiver France 2030, des JO véritablement madeinfrance. Évidemment, nous avons dit oui.

Depuis, Christophe avance, fédérant progressivement autour de lui des acteurs de l’économie circulaire, de la finance, des territoires… Je ne l’ai pas eu hier. Mais j’imagine que cette nouvelle l’a bien chagriné. (C’est Raphael Eulry, ambassadeur FFI à Lyon, qui m’a alerté).

Quel gâchis. Surtout quand on pense à l’âge d’or qu’ont occasionné les JO de Grenoble de 1968 pour le ski français.

C’est à cette époque que se développent les grandes stations alpines (Les Arcs, La Plagne, Val Thorens…). Alors, la demande explose.

La France devient en quelques années l’un des plus gros marchés mondiaux… et l’un des plus gros producteurs de ski.

Plusieurs marques se mettent à fabriquer au pied des Alpes : Rossignol (Isère, Haute-Savoie), Dynastar (Sallanches), Salomon (Annecy), Look, Kerma, etc.
Rossignol devient même le premier fabricant mondial de skis (en volume) dans les années 1980.

Malheureusement, le ski n’a pas fait exception dans le panorama macroéconomique français. Le désintérêt de nos élites pour l’industrie et l’enchaînement des mauvaises décisions politiques entraînent une délocalisation progressive de sa production dès les années 1990. Vers l’Europe de l’Est, la Chine ou l’Espagne.

Dans le même temps, les marques françaises se concentrent : Rossignol rachète Dynastar, Look, Lange… ou se vendent. Salomon, pourtant resté à Annecy, appartient au groupe finlandais Amer Sports, qui lui-même appartient au chinois Anta Sports.

Résultat : si la France conserve un rôle important en design, innovation, marketing, sa part dans la production physique mondiale a quasiment disparu.

En cause ? La compétitivité, affirme Rossignol… Malgré plusieurs tentatives de relance ces dernières années – relocalisation partielle, montée en gamme, investissements et réductions d’effectif, s’excuse-t-elle.

Alors, évidemment, la direction du groupe assure que les 57 salariés qui vont perdre leur emploi seront accompagnés par tout un tas de mesures sociales.

Un jour, Fabien Roussel, qui dirige le PCF a dit quelque chose comme : « Je ne suis pas contre la France des allocs, mais je préfère la France du travail. »

On me reproche parfois de ne pas être assez à gauche. Mais je n’ai pas réussi à trouver quelque chose de plus juste en pensant à ce nième plan social.

À quand l’arrêt des demi-mesures pour stopper les fermetures d’usines? Et redonner aux industriels les marges de manoeuvre pour rétablir leur compétitivité tout en restant en France ?

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