Après avoir englouti des centaines de millions, la startup Ÿnsect est en liquidation judiciaire.
À peine construite, l’immense usine d’élevage d’insectes de Poulainville va devenir une friche industrielle.
Placée en redressement judiciaire en mars, l’entreprise avait changé de dirigeant. Ce dernier avait tenté de relancer l’activité en réduisant les effectifs et en simplifiant le modèle de production.
Cela n’a pas suffi.
Les 43 salariés restants se retrouvent sans emploi et l’argent investi, dont beaucoup d’argent public, est définitivement perdu. Selon Les Echos, il s’agit là d’un des plus grands échecs industriels de la French Tech.
Pionnier de l’agritech et ancien membre du Next 40, la société a été plombée :
• Par le coût démesuré de sa giga-ferme dans la Somme.
• Par un marché moins mûr que prévu et une forte concurrence internationale. L’entreprise n’avait pas dépassé, l’an dernier, un chiffre d’affaires de quelques centaines de milliers d’€.
Jeudi soir, j’étais au lancement de notre club FFI hashtag#Grenoble (piloté par Emilie Le Douaron) en présence d’Olivier Six. Sa société cherche à ressusciter Vencorex.
Il nous a expliqué à quel point ils avaient du mal à trouver les financements pour boucler cette opération stratégique pour notre industrie.
Il n’est pas question de remettre en cause les bienfaits des startups et de l’innovation. Et il est toujours facile de critiquer une aventure entrepreneuriale qui n’a pas fonctionné. L’échec fait partie de la vie de ceux qui tentent.
Mais ceux qui ne pensent et ne financent que les projets d’innovation de rupture oublient que l’industrie est un écosystème. Pour faire des projets innovants, il faut avoir un socle traditionnel solide.
La hashtag#startupnation a besoin d’une hashtag#PME nation forte pour soutenir son développement.
Or, les projets de PME solides, aux produits déjà éprouvés par une demande réelle, sont passés après certains rêves de croissance folle.
Olivier Lluansi animera le déjeuner du club FFI ALPES MARITIMES le 12 décembre. Selon lui, plus de 80 % des financements publics de programmes comme France 2030 sont fléchés vers des gigaprojets et des startups. Ils ignorent largement les projets de PME, moins à la mode, mais souvent validés par un marché.
Voilà pourquoi les clubs FFI s’engagent pour participer à un meilleur fléchage de notre épargne vers des PME enracinées dans le réel.
– Notre communauté de business angels (contactez Raymond BOCH pour en faire partie) est déjà active.
– Nous travaillons au premier closing d’un fonds d’investissement et à une plateforme de crowdfunding pour l’industrie.
– Nous avons signé des partenariats avec des cabinets spécialisés pour qu’ils trouvent aussi des subventions aux projets des PME industrielles (Pagestreet et EPSA).
Le sens, les valeurs, l’éthique, c’est important. Mais les clients choisissent souvent de façon froide, pragmatique. Il faut donc soutenir la compétitivité de nos entreprises.
Rejoignez-nous pour y travailler.