J’ai lu, ce matin, un article des Echos intitulé « Ces territoires qui refusent les usines ».

On y voit comment la montée de l’individualisme français, allié à un militantisme écologiste, nuit à la réindustrialisation du pays.

Parce que beaucoup de riverains, souvent mal informés, craignent des nuisances, ils rejoignent les croisades juridiques menées par des organisations écologistes. Les Echos listent les faits d’armes de quelques-unes d’entre elles. Leur expertise juridique et leurs réseaux influents sont utilisés pour bloquer ou modifier certains projets.

Ces recours renchérissent et retardent considérablement ces projets. Au point de les voir parfois abandonnés par leurs porteurs.

Les Echos évoquent ainsi :
–      L’implantation d’un méthaniseur industriel à Guéret. « En novembre, l’association a obtenu du tribunal administratif de Limoges que les fumiers valorisés soient stockés dans des enceintes closes, pour éviter les nuisances olfactives. Elle exige maintenant une étude d’impact sur l’épandage des digestats. »
– Le projet de production d’hydrogène vert à 700 millions à Fos-sur-Mer. Le maire, initialement favorable, demande maintenant « le retrait total et immédiat » du projet. Sous la pression de ses habitants et d’associations.
– À Marignane, un projet de Satys, sous-traitant d’Airbus Helicopter, a été abandonné en 2021.
– À Roybon, Pierre & Vacances a renoncé à un Center Parcs après six ans d’occupation du site. C’est pas une usine certes.
– À Marsac, le maire a refusé un permis de construire pour une usine d’enrobés.
– À Salins-les-Bains, la méga-usine de pellets est remise en cause.

Les Echos rappellent l’annulation par le Groupe Le Duff d’un projet de viennoiseries industrielles en raison des recours. 250 millions d’euros d’investissement et 500 emplois avaient ainsi déménagé en Espagne.

C’est le syndrome « Nimby » (Not in my backyard  = pas chez moi), déclare Jérôme Fourquet du GROUPE IFOP. Les habitants privilégient leur qualité de vie au détriment de l’intérêt général.

Le sondeur note que cette tendance s’est exacerbée depuis la crise sanitaire. Le trésor de tout empêcheur de lancer des projets en rond, la Loi Zéro Artificialisation Nette des sols vient complexifier encore le parcours des industriels.

Le sommet ChooseFrance vient de célébrer un nombre record d’investissements industriels en France. Il serait plus sage, si j’en crois cet article, de leur appliquer un taux de perte.

Ainsi, réussir un projet industriel demande-t-il des efforts de communication et de pédagogie considérables, conclut le quotidien économique. Sinon les craintes, souvent infondées, de la population ont de grandes chances d’être exploitées au détriment de nouvelles implantations.

On n’est pas complètement sortis de l’auberge, en somme.

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