Nicolas Dufourcq : « La Chine nous trouve pauvre en innovation et facile à battre ». Elle s’étonne de nous voir renoncer à rester dans la course.

Nicolas Dufourcq est intervenu le 3 décembre dans l’excellente émission de France TV « C ce soir ».

Le patron de Bpifrance, qui revient de Chine et connaît bien son écosystème industriel, a rappelé à quel point :

– « Ils ont une puissance phénoménale » = Cessons de les prendre pour un pays sous-développé. Ils n’emploient plus des travailleurs esclaves dans des usines insalubres.

– « Ils font des produits souvent bien meilleurs que les nôtres » = L’image d’entreprises chinoises ne produisant que de la mauvaise qualité est complètement dépassée. Pour rappel, c’est eux qui fabriquent les iPhones.

– « Ils nous trouvent pauvre en inventivité » = « Nous innovons et eux fabriquent », c’est fini. Nous leur avons délégué la production et transféré les technologies. Depuis, ils sont remontés rapidement sur la conception et l’innovation.

Conséquence ? « Ils vous disent avec candeur qu’ils vont vous conquérir, sans que cela leur pose aucun problème. Comme si, de leur point de vue, c’était nous qui ne jouions plus le jeu du libre-échange ».

Cette phrase est aussi juste que grave.

Parce que notre pays et une partie de l’Europe s’est mis à avoir peur de l’avenir.

Parce qu’une part importante de notre population se méfie du progrès technique qu’elle estime mauvais pour l’humanité.

Parce que notre élite politique s’est complue dans la posture morale d’un État tellement protecteur qu’il a engourdi les capacités d’innovation qui ont fait la force de notre civilisation.

Parce que notre universalisme s’est mué, peu à peu, en un nombrilisme qui nous a fait croire que nos valeurs morales étaient supérieures aux autres. Et que ces autres allaient bien finir par s’en rendre compte et penser comme nous en regardant le bon élève éthique que nous sommes…

… On a cessé de se comparer, de remettre en cause nos certitudes, notre modèle.

Pour toutes ces raisons, les Chinois estiment que « nous sommes faciles à battre » et mûrs pour être conquis. Par leur industrie, leur technologie. Et peut-être, parce que l’histoire a démontré que c’est l’étape d’après, par leur mode de vie et leurs valeurs.

Terrifiant, n’est-ce pas ?

Alors que notre Assemblée nationale rejoue la lutte des classes d’il y a cent ans. Les Chinois, eux, n’ont plus aucun problème moral avec leurs entrepreneurs et leurs investisseurs.

Appuyées par un État qui fait tout pour qu’elles conquièrent le monde, leurs entreprises font gagner leur pays.

La Chine rappelle à ceux qui daignent regarder ce qu’elle fait sans suffisance qu’à force d’investissements, d’exigence, d’excellence on peut relever un pays très pauvre et en faire la seconde puissance mondiale en à peine 30 ans.

Aux Forces Françaises de l’Industrie, nous réunissons les entrepreneurs et les investisseurs qui veulent faire gagner la France.

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