« Je ne sais pas quel est le crétin qui a eu l’idée de faire fabriquer la mascotte française en Chine (…) C’est honteux, il ne s’agit pas des jeux olympiques chinois, il s’agit des jeux français. La France doit réaffirmer sa vocation a être une grande puissance industrielle, une grande puissance technologique. Ca passe par une production sur notre sol. Il faut arrêter notre suicide technologique et industriel, il faut refaire du made in France, c’est un signal terrible. Je ne sais pas qui a pris cette décision, c’est quelqu’un de toxique qui travaille contre son propre camp. » Sur RTL, laurent alexandre a vivement réagi, après la découverte, hier, que les mascottes des prochains JO – deux bonnets phrygiens dénommés « Phryges »qui ont été dévoilés par les organisateurs- étaient fabriquées en Chine ! – Voir son intervention –

L’Etat s’en mêle…

Les réactions sont nombreuses. Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique n’a pas tardé à prendre position et à condamner ce choix : « Je veux croire qu’on a encore quelques mois avant que les JO ne se tiennent pour être capables de corriger le sujet (…)  On ne peut pas se retrouver, au moment où on explique qu’il faut des circuits courts et relocaliser, avec une production de mascotte qui se fait au bout du monde, y compris quand on défend la perspective de lutter contre le réchauffement climatique, ce qui suppose de favoriser ce qui se fabrique à proximité »

Gilles Attaf : « Fabriquer cette mascotte des Jo en Chine, c’est terrifiant ! »

Invité des Grandes Gueules de RMC, Gilles ATTAF a lui aussi fait part de sa consternation : « on donne encore des signaux catastrophiques. Rien ne nous sert de leçon. C’est terrifiant. On avait la capacité d’anticiper les JO. On aurait pu recréer des filières. Si on arrive à produire en grande quantité, on va réduire les coûts. C’est comme la commande publique. Quand on fait fabriquer moins cher à l’étranger, on détruit des emplois en France, ça coûte très chère à la collectivité. C’est toujours le temps court, et pas le temps long. On n’arrive pas à anticiper. C’est dramatique. (…) Les régions ont été désindustrialisées pendant 40 ans, et aujourd’hui on commence à pleurer parce que l’ascenseur social ne fonctionne pas. On avait une belle occasion de faire rayonner notre image, celle de la France. On nous a vendu l’idée que la Chine serait l’atelier du monde et que la France serait un pays tertiaire, elle ne l’est pas devenue et on a perdu complètement notre industrie. C’est cela le vrai sujet. (…) Les PME françaises ont été consultées dans le cadre des licences qui ont été accordées par les JO et dans ce cadre là , il y a eu une obligation des produits fabriqués sur le territoire français. Sur les goodies, on n’a pas du tout été consultés. (…) Le made in France aujourd’hui, c’est le circuit court, c’est l’écologie. » – Voir l’intégralité de son intervention –


Réactualisé : la tribune de Gilles Attaf :

Tribune de Gilles Attaf, président d’Origine France Garantie Lançons les JO de la relance industrielle !

Mascottes JO 2024 fabriquées en Chine : L’Association Origine France Garantie s’insurge et alerte sur l’urgence à recréer des filières industrielles sur le territoire français.

Les mascottes des Jeux Olympiques de Paris 2024 ont été dévoilées le lundi 14 novembre, par le Comité d’organisation des JO. Dans le même temps, on apprend qu’elles seront fabriquées à 80% en Chine. Quelle ironie ! L’association Origine France Garantie présidée par Gilles Attaf se bat depuis 2011 pour le fabriqué français et la réindustrialisation : elle alerte sur ce non-sens, qui révèle les faibles capacités de production françaises en raison d’un abandon de notre industrie durant des décennies. trie, #madeinfrance

Cette annonce est un véritable scandale et la preuve que nous réitérons les mêmes erreurs que par le passé : avec les Jeux Olympiques à Paris en 2024, nous avions la possibilité d’anticiper ces besoins de production de mascottes et autres goodies, de poser des jalons en amont pour recréer des filières locales capables de répondre à une telle demande.

On parle toujours de prix lorsqu’on évoque le made in France mais la vraie question, c’est surtout celle des volumes : si on a la capacité de produire en grande quantité, on est en mesure de réduire les coûts et d’être compétitif. Et pour produire en grande quantité, il faut avoir un outil industriel performant, ce qui n’est plus le cas en France car nous avons abandonné notre industrie pendant des décennies : les produits manufacturés représentent en effet 10% du PIB en France, contre 16% en Europe et même 22% en Allemagne.

Nous savons depuis 2017 que les Jeux Olympiques auront lieu à Paris en 2024 : nous avions parfaitement le temps d’anticiper et de planifier la relocalisation des filières concernées.

Nous aurions pu profiter de ces mascottes pour envoyer un signal, pour lancer un grand projet de réindustrialisation et de cohésion sociale. Mais comme toujours, la vision à court terme prédomine et c’est dramatique.

L’autre question qui se pose et que l’on a vu émerger avec la filière des masques, c’est celle de la pérennité des secteurs que l’on parvient à relocaliser.

Une filière s’est recréée en France suite au besoin urgent de masques et de blouses en grande quantité. Mais une fois que la situation s’est normalisée, les acheteurs publics et privés se sont reportés sur les produits Made in China, tuant une deuxième fois cette filière. C’est là où nous pouvons agir à plusieurs niveaux :

  • L’État peut donner l’exemple et agir via la commande publique pour donner des volumes et remplir les carnets de commande. C’est un levier efficace mais totalement sous-employé actuellement. Ce système d’achat encadré par le code des marchés publics européen interdit d’inscrire noir sur blanc des critères d’achat local dans les appels d’offres mais laisse la place à de nombreux autres critères encore sous-exploités en France. Des outils qu’arrivent à manier avec habileté l’Allemagne, l’Espagne ou encore l’Italie pour favoriser leur industrie dans leurs appels d’offres alors qu’ils sont soumis également au droit européen. Ces pays voient la culture de l’achat non pas comme une simple grille de critères à valider pour faire gagner l’appel d’offre en misant tout sur le prix mais comme une véritable source d’opportunités pour les entreprises de leur territoire.

Les acheteurs du secteur privé peuvent eux aussi agir et s’engager à privilégier les produits fabriqués en France pour soutenir la demande et encourager les filières qui se recréent en France. Si l’État donne l’exemple avec la commande publique, l’incitation sera plus forte pour le secteur privé.

  • Enfin, les consommateurs ont leur rôle à jouer : en dirigeant leurs achats vers plus de fabrication française et moins de Made in ailleurs, ils peuvent avoir un impact puissant. Il faut changer les mentalités en profondeur.

Si nous voulons être capables demain de produire 2 millions de mascottes sur le territoire national ou de mener à bien d’autres productions d’envergure de ce type, il est impératif d’adopter enfin une vision à long terme et d’actionner tous ces leviers. 

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Yves Jego, tout aussi révolté…

Nouvelle réaction, celle de Yves JEGO, ancien député et secrétaire d’Etat, fondateur du label Origine France Garantie au micro de Charles Matin sur RMC : « au lendemain du salon du made in France, cette annonce a été une douche froide pour tous ceux qui espéraient que ces Jeux olympiques soient made in France. Le bonnet phrygien, symbole de la République… Moi, je ne sais pas comment on dit Marianne en chinois. On nous a vendu un bonnet phrygien chinois. C’est très symbolique. Si les Jeux olympiques sont partis sur l’idée de ne pas être Made in France, on aura raté l’effet d’image, de retentissement des savoir-faire français ».

8% des peluches devraient être fabriquées en France a confirmé le COJO…

TFI info a rappelé que « le marché avait été confié aux entreprises françaises Gipsy et Doudou et Compagnie qui se le partagent respectivement à 60% et 40%. Doudou et Compagnie prévoit de produire 15% de son quota dans son usine à Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine). Pour cette partie de la production française, le rembourrage, l’assemblage et la couture seront réalisés en Bretagne, mais les matières premières et les préparations des pièces détachées en Chine. »

« Une délocalisation inévitable », se défend le président de Doudou et Compagnie.

« La délocalisation était inévitable », selon Alain Joly président de Doudou et Compagnie. Il faut entre 40 et 60 minutes pour produire cette mascotte. Vous connaissez le coût horaire en Europe, ça nous ferait des produits quasiment invendables que de produire d’une manière délocalisée. »

voir la vidéo – ici

Doudou et compagnie, a vu le jour 1999. La société est spécialisée dans le doudou et la peluche.  Le groupe possède une usine de 500 personnes en Chine et une petite partie de la production (15 %) sera assurée dans son usine implantée à La Guerche-de-Bretagne, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le coup d’envoi officiel de la fabrication sera donné mardi 29 novembre.

Au final, 8% des peluches devraient être fabriquées en France, a confirmé le comité d’organisation (Cojo) au cours d’une conférence de presse.

Espérons que le rappel à l’ordre du gouvernement soit vite entendu… Et que les JO Paris 2024 soient une belle victoire, à l’arrivée, pour le Made in France

#industrie#madeinfrance,

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