Visiblement, la France préfère consommer du gaz de schiste américain qu’exploiter un gisement moins carboné en Lorraine.
C’est peu connu, mais la Moselle peut devenir une puissance énergétique majeure. En plus de réserves considérables d’hydrogène, du grisou circule dans ses anciennes mines de charbon.
Selon la Française de l’Energie, ce « gaz de mine » a une empreinte carbone dix fois moins forte que celle du gaz de schiste américain. Un gaz que nous importons massivement.
Nous avons donc là une source d’énergie disponible, souveraine et plus propre que d’autres.
De quoi dynamiser l’économie d’un territoire et soutenir sa hashtag#réindustrialisation.
Selon un article de Challenges : « l’État s’était engagé depuis 2012 dans ce projet, avec la Région Grand Est, le département de Moselle, l’Europe et le CNRS ».
Mais voilà, en France, l’État ayant organisé sa propre impuissance, il suffit que des opposants un peu renseignés sur les failles de notre système s’opposent à un projet pour qu’il s’arrête.
Saisi par quatre associations, le Conseil d’État vient d’annuler la concession de la Française de l’Énergie. En cause : des « risques d’affaissement de terrain » et une consommation d’eau importante.
Sur sa page LinkedIn, la Française de l’Energie rappelle que le projet avait pourtant l’aval :
– Du Conseil général des mines.
– De la Direction générale de l’énergie et du climat.
– De la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.
– De l’IFPEN.
Mais visiblement, le principe de précaution a primé.
Le 9 décembre dernier, nous FFI avons signé une tribune concernant ce projet avec Origine France Garantie. Nous sentions venir une décision aberrante qui risquait d’atteindre un peu plus le droit de produire et d’innover en France, et d’exploiter nos ressources stratégiques pour garantir notre souveraineté.
Une souveraineté qui suppose que nos entreprises puissent exploiter les concessions que l’État leur a attribuées, après inspection par lui-même et contrôle par un juge administratif.
Seuls des manquements caractérisés sont censés les remettre en cause, mais pas de simples doutes qui, dans tout projet innovant, sont impossibles à lever complètement.
Exiger l’absence totale d’incertitude, c’est rendre les projets novateurs impossibles.
En France, beaucoup de projets structurants ne se font pas pour ces raisons. L’État est très précautionneux, et c’est bien. Il ne s’agit pas de jouer avec la sécurité ni avec l’environnement.
Mais de là à tout interdire parce que des associations sont habitées par une peur irrationnelle ou par un projet de décroissance économique, il y a un monde.
Si la France est en crise économique, que la réindustrialisation patine, que son peuple gronde, c’est notamment pour ce genre de postures.
Rien n’avancera tant qu’on n’aura pas empêché les empêcheurs d’empêcher.