Chine engrange un excédent commercial de 1 000 milliards.
Armelle Bohineust a publié dans Le Figaro d’hier un article édifiant sur le sujet.
Malgré la fermeture partielle du marché des US, -29 % du fait des droits de douane, l’Empire du Milieu n’a jamais autant exporté.
Elles ont atteint la valeur record de 1 080 milliards de dollars sur les onze premiers mois de 2025. C’est +5,9 % par rapport à l’an dernier.
Pékin a compensé le recul américain en diversifiant ses débouchés :
• Les exportations vers l’Union européenne ont bondi de 14,8 %,
• Celles vers l’Australie de 35,8 %,
• Alors que 8,2 % des nouveaux excédents partaient vers l’Asie du Sud-Est.
Des pays d’Asie qui ont d’ailleurs réexpédié 112 milliards de marchandises importées vers les États-Unis pour contourner indirectement les tarifs.
Côté européen, on parle, on se déplace, on négocie, on s’inquiète. Mais on n’agit pas vraiment :
– Emmanuel Macron, qui rentre de Chine, dénonce des déséquilibres « insupportables ». Il menace de droits de douane européens si Pékin ne corrige pas le déficit commercial croissant de l’UE. Des menaces, donc.
– L’Allemagne aussi s’agite et multiplie les discussions diplomatiques. Il faut dire que l’Europe a acheté cette année, pour la première fois de son histoire, plus de voitures à la #Chine qu’elle ne lui en a vendu. Des discussions, donc.
En attendant, la mainmise de l’industrie chinoise sur les marchés en croissance du Sud global est réelle. Elle a donc sans doute les moyens de compenser une éventuelle baisse de la demande européenne dans les prochaines années.
D’autant qu’elle souhaite pousser ses « nouveaux moteurs de croissance » à l’export comme :
– La robotique,
– Les batteries,
– Les véhicules électriques.
Des secteurs où la Chine dispose déjà d’une avance considérable.
« Les exportations resteront dynamiques et le pays continuera de gagner des parts de marché l’an prochain », prévoit Zichun Huang, une économiste citée par Armelle Bohineust.
Selon les experts de Morgan Stanley, la Chine continuera ainsi à gagner des parts du marché mondial. Elle est à 15 % des exportations mondiales aujourd’hui et pourrait atteindre 16,5 % d’ici 2030.
Elle devrait donc consolider encore son rôle central dans le commerce et la production mondiale dans les prochaines années.
Mais parce qu’un bon stratège ne doit pas attendre d’être mis devant un problème pour se demander comment le résoudre, Pékin affirme vouloir rééquilibrer son modèle vers un marché intérieur plus robuste.
Alors que sa population vieillit à vitesse grand V et que sa jeunesse connaît un niveau de chômage qui inquiète, sa consommation domestique reste en effet fragile. Les milliards de bénéfices réalisés grâce aux importations n’ont généré qu’une croissance de 1,9 % des importations, rappelle l’article.
Voilà pour aujourd’hui. Laissons maintenant nos députés retourner à l’Assemblée pour ajouter quelques boulets aux pieds de nos industriels.