Avez-vous potassé votre Astérisme ? Cette matière, empreinte de sociologie, consiste à étudier la célèbre bande dessinée d’Uderzo et Goscinny afin de mieux comprendre les traits culturels qui caractérisent les Français.

Des traits actuellement à l’œuvre au sein de la communauté des supporters de l’industrie française. Cette dernière s’engueulait déjà quand elle était composée de quelques irréductibles qui pensaient encore, les fous, qu’il fallait produire des richesses dans les territoires si on voulait les distribuer.

Autour d’elle, l’immense majorité des Français s’en moquait. Elle avait été conquise par les promoteurs d’une société d’un bonheur sans usine où on jurait qu’on allait gagner plus en travaillant moins. Grâce à l’alliance d’une mondialisation heureuse et d’un État protecteur.

Aujourd’hui, si l’opinion comme les partis politiques s’intéressent à nouveau à l’industrie pour autre chose que pour en plaindre ceux qui y travaillent… Les querelles ne se sont pas éteintes pour autant.

La dernière en date a été révélée par Le Point et L’Express. Elle oppose les prévisions de :

  • Bruno Bonnell, France 2030. Il voit la part de l’industrie à 15% du PIB en 2030 grâce à l’apport de l’innovation.
  • Olivier Lluansi, en charge d’une mission sur la trajectoire de réindustrialisation (confiée par Bercy). S’il salue la progression en cours, il estime qu’elle aura du mal à dépasser les 12% à cet horizon.


Et ce pour 3 raisons :

  • Une réindustrialisation verte a besoin d’électricité décarbonée. Or, on ne pourra probablement pas rattraper le retard pris par les décisions anti-nucléaires de ces dernières décennies. Ni déployer assez vite les ENR dans un pays qui met 7 ans (4 en Allemagne) pour ouvrir une ferme solaire.
  • Pour ouvrir des usines, il faut du foncier. Or, les lois interdisant l’artificialisation nette des sols l’ont tellement raréfié qu’on en manque pour construire des usines.
  • Malgré un chômage encore important, les industriels ont du mal à recruter.

Aux FFI, on sait que voire une telle polémique dans la presse est la preuve que le sujet industriel redevient tendance.

Et franchement, si on arrive à 12% en 2030, ce serait déjà pas mal. Vu :

  • Qu’on est passé de 25% en 1980 à 10% en 2023.
  • Que notre système administratif dysfonctionne et qu’il est difficile de faire atterrir des réformes pertinentes à travers un tel machin.

Nous invitons donc nos décideurs à s’attaquer à la simplification administrative tant annoncée. Elle seule pourra réconcilier les prévisions des deux partisans de l’industrie que sont Bruno Bonell et Olivier Lluansi.
Elle seule pourra transformer les intentions pro-industrie du gouvernement en réalité.

Quant à « tuer le messager » comme l’écrit Arnaud BOUILLIN dans L’Express, ça ne sert à rien. Car, de nos jours, l’information finit toujours par trouver une voie vers des oreilles dubitatives de nos compatriotes.

Abonnez-vous à notre newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter

Rejoignez notre liste de diffusion pour recevoir les dernières nouvelles et actualités des Forces Françaises de l'Industrie.

Votre inscription à la newsletter est bien prise en compte