« Je ne suis pas sûr que ce soit dans les ministères que vous trouverez les économies à faire en France », affirme l’ancien ministre .
« Nous sommes l’organisation humaine la plus émiettée que je connaisse. Du coup, comme on ne sait pas (où en est un chantier et qui fait quoi), il faut contrôler. Comme on contrôle, on inspecte, etc. »
« Cette désorganisation, poursuit-il, nous amène à avoir des systèmes de contrôle, de coordination, de cabinets, de communication, de justification d’existence absolument terrifiants. »
« Pour refaire les 20 commissariats les plus difficiles de France, on en est à la 35ᵉ réunion en 25 ans. Parce qu’il a fallu aller chercher la ville, l’intercommunalité, le département, la région, le gestionnaire des fonds FEDER (fonds européens), deux ministères et une interministérielle… 8 interlocuteurs… 50 personnes… Et vous me demandez où sont les économies à faire en France ? Vous êtes sûr que c’est à l’ADEME ? »
Autre élément important : Alors qu’ils sont parfois pointés du doigt, Jean-Louis Borloo salue à plusieurs reprises l’engagement des agents du service public et des élus locaux. Il en souligne la qualité et la sincérité.
« Tout le monde est de bonne foi, tout le monde travaille, tout le monde est angoissé de ne pas réussir ». Mais, termine-t-il, « le problème, c’est le système ».
On est donc loin du « tous feignants » et du « tous pourris » qui fleurissent sur les réseaux sociaux.
Bref, encore une commission d’enquête parlementaire particulièrement utile : Elle démontre que ce n’est pas dans les poches de nos industries, de nos entreprises, de nos investisseurs ou des particuliers qu’il faut chercher l’argent qu’il nous manque. La clef est dans la réforme de notre administration.
Je sais que je me répète, mais vous devriez regarder ces commissions. Elles permettent d’entrer dans le détail de ce qu’il faudrait faire pour améliorer les choses et de constater que les solutions existent. Elles sont ainsi un excellent antidote contre les idées qui nous font douter du fonctionnement de notre démocratie.
Car on y voit un président de commission communiste (Pierre Barros) travailler main dans la main avec une rapporteuse les Républicains (Christine Lavarde). Tous deux, ainsi que leurs collègues, collaborent dans l’intérêt de la nation.
Le débat démocratique a lieu, sous nos yeux. Il est de bonne qualité. Et s’il ne parvient plus à faire avancer la France, c’est parce qu’il ne s’attaque pas au bon problème : Il est temps de s’unir, quelles que soient nos positions politiques, pour réformer et simplifier notre système.
On pourra revenir à nos antiques disputes une fois que le gouvernail du bateau France fonctionnera à nouveau. Parce que là, plus personne ne sait comment fonctionne notre machin.
On évoquera ce sujet dans notre soirée parisienne du 17 juin (inscription sur notre site).